Les activistes des droits humains et les responsables des autorités locales de la province du Katanga, en République démocratique du Congo, ont exprimé des préoccupations au sujet des tensions, de plus en plus vives, qui existent entre les différentes communautés d’une ville minière de la région.
Des affrontements ont éclaté le 26 août au soir entre les habitants de Kolwezi et ceux des provinces voisines qui travaillent dans les mines de cuivre, de cobalt, d’étain et de manganèse de la ville. « Il y a eu des dégâts matériels : 45 vélos ont été brûlés », a expliqué à IRIN Jean-Marie Dikanga Kazadi, ministre provincial de l’Intérieur et des affaires coutumières.
« La population a décidé de venger un homme qui avait été agressé [ce soir-là] et s’en est pris aux creuseurs des mines qu’elle tenait pour responsables [de l’incident] », a indiqué le ministre, ajoutant qu’à minuit, le calme était revenu grâce à l’intervention de la police.
« Tout peut arriver et on fait [peu] d’efforts pour l’éviter », a estimé Golden Misabiko, président de la branche katangaise de l’Association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO).
« Il y a un problème entre les groupes originaires d’ici (les Tshokwé, les Lunda, les Kahondé, les Nungu, les Dembo et les Kalwena) et les Sanga-Bahéké, qui viennent de la province limitrophe. C’est ridicule de laisser les gens recréer la même situation qui a conduit aux tueries de 1962 et de 1991 », a-t-il ajouté.
À l’époque, des affrontements intercommunautaires avaient fait des centaines de morts et plusieurs milliers de déplacés.
Le projet de loi sur la décentralisation adopté par l’Assemblée, qui divise la province du Katanga, est également une nouvelle source de tensions.
« Les Sanga et les Bahéké sont prêts a en découdre avec les autres parce qu’ils tiennent à garder la ville de Kolwezi qui, dans la nouvelle configuration, leur est [retirée] et devient la capitale de la ‘provincette’ de Lualaba », a expliqué Jean-Marie Mpoyi Lungéni, un habitant de la région.
Les autorités locales du Katanga sont également en conflit avec le gouvernement central de Kinshasa au sujet des restrictions imposées à la circulation des populations vers la province.
Le ministère national de l’Intérieur a récemment interdit au maire de Lubumbashi d’imposer une sorte de système de visas aux visiteurs qui se rendaient dans la ville ; les autorités locales ont annoncé qu’elles ignoreraient cette décision.
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