Suite aux affrontements qui ont opposé, le 2 avril, des rebelles touaregs aux soldats gouvernementaux à 20 kilomètres au sud de Kidal, sur la route de Gao, certaines organisations humanitaires ont décidé de suspendre leurs opérations.
« Nous avons suspendu nos opérations et nous suivons de très près l’évolution de la situation avant de décider de leur cessation définitive ou non », a confié, le 3 avril, à IRIN, Patricia Hoorelbeke, responsable d’Action contre la faim, une organisation non-gouvernementale (ONG) qui gère un important programme nutritionnel dans le nord du Mali.
Les affrontements ont éclaté le 20 mars lorsque, rompant l’accord de paix de juillet 2006, des rebelles ont pris en otage plus de 30 soldats maliens. Ag Bahanga, le chef rebelle, a relâché les soldats le 27 mars et un nouveau cessez-le-feu a été conclu le 3 avril à Tripoli, en Libye. Toutefois, les organisations humanitaires attendent de voir si ce nouvel accord tiendra.
Depuis plusieurs décennies, des affrontements sporadiques ont lieu entre l’armée malienne et les militants touaregs, qui revendiquent une autonomie et un plus grand partage des ressources de la région.
S’il est vrai que certaines organisations humanitaires présentes dans la région ont suspendu leurs programmes, d’autres poursuivent malgré tout leurs opérations.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a pour sa part imposé à son personnel une restriction de circulation à l’intérieur et à la périphérie de Goa et de Kidal, mais cela ne semble pas perturber ses opérations.
« Grâce à l’aide du gouverneur, nous sommes encore en mesure de distribuer des vivres aux écoles, à l’exception de celles qui se trouvent dans les zones où la rébellion active », a expliqué à IRIN Alice-Martin Daihirou, responsable du PAM au Mali.
« Nos entrepôts de vivres se trouvent dans la ville de Kidal, qui n’a pas encore été touchée par les affrontements, donc nous pouvons encore travailler », a-t-elle ajouté.
Quant aux personnels des Nations Unies, il leur est interdit de se rendre dans les zones à haut risque situées à la périphérie de Kidal. Ils ne peuvent voyager qu’avec l’autorisation du gouverneur, si la mission est absolument nécessaire, et sous escorte militaire, même si Mme Daihirou pense que « la présence des escortes fait d’eux des cibles potentielles ».
Oxfam refuse la présence d’escortes militaires car elle est contraire à sa politique. C’est l’une des quelques organisations humanitaires basées à Gao, à 340 kilomètres au sud de Kidal, qui continuent de travailler avec une extrême prudence, bien que la région ne soit pas encore directement touchée par les derniers affrontements.
« Nous contrôlons étroitement nos déplacements [dans Gao et sa périphérie] ; nous prenons plus de précautions et nous nous informons plus avant de sortir, mais nous sommes encore en mesure de mener nos opérations », a expliqué à IRIN Gilles Marion, chef des opérations d’Oxfam.
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