Selon les conclusions d’une étude financée par la Banque mondiale, l’augmentation de la pollution de l’air causée par les motocyclettes et la poussière qui en résulte provoquent chaque année près de 200 nouveaux cas de cancer à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Selon un rapport du gouvernement intitulé « Qualité de l’air à Ouagadougou », les taux élevés de benzène contenu dans l’atmosphère sont les principales causes de la maladie. Le benzène est une substance cancérigène contenue dans le carburant des motocyclettes, un mélange de lubrifiant et d’essence.
« La situation est alarmante quand on considère la forte concentration de benzène contenu dans le carburant de motocyclette utilisé par la plupart des gens ici », a expliqué Zéphirin Athanase Ouédraogo, directeur de l’Assainissement et de la prévention des pollutions et nuisances au ministère de l’Environnement et du cadre de vie.
L’étude sur la qualité de l’air a été réalisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en partenariat avec le ministère de l’Environnement et du cadre de vie, entre novembre 2006 et mars 2007, en s’appuyant sur les centres de contrôle implantés dans tout Ouagadougou, une ville de deux millions d’habitants.
L’étude a également révélé que la concentration moyenne annuelle de particules de poussière à Ouagadougou était d’environ 176µ/m3, avec un pic quotidien qui se situe souvent autour de 600 µ/m3, alors que la norme de l’OMS, pour un environnement sain, s’établit à 70 µ/m3.
L’étude indique que chaque année, les maladies pulmonaires liées à la poussière représentent entre 10 et 14 pour cent des décès liés au cancer à Ouagadougou.
« Le principal ennemi du système respiratoire est la mauvaise qualité de l’air que nous respirons », a expliqué le professeur Ouaoba Kampatileba, responsable du service des maladies respiratoires à l’hôpital Yalgado Ouedraogo à Ouagadougou.
Le seul moyen de prévenir ces maladies est d’utiliser un filtre ou un masque pour ne pas avoir à respirer les particules, a expliqué M. Kampatileba.
« L’étude a permis de dresser une cartographie claire de la pollution à Ouagadougou et d’identifier les sources de la pollution de l’air à Ouagadougou », a expliqué Athanase Ouedraogo, un agent du service de prévention des pollutions.
Selon M. Kampatileba, 15 pour cent des 8 000 patients admis chaque année dans son service souffrent de maladies liées à la pollution de l’air : mal de gorge, sinusite, infection du larynx, bronchite, pneumonie et surdité.
Et lorsque ces infections ne sont pas traitées à temps, elles entraînent souvent la surdité, des infections pulmonaires ou le cancer. La pollution de l’air provoque également des maladies allergiques comme l’asthme, une maladie de plus en plus fréquente, selon M. Kampatileba.
La chimiothérapie et les interventions chirurgicales simples sont pratiquées au Burkina Faso ; mais lorsque des patients ont besoin de subir une radiothérapie, ils doivent se rendre dans d’autres pays de la région ou en Europe.
La démographie de la ville de Ouagadougou a augmenté très rapidement, avec l’exode des populations rurales vers la capitale. Selon l’étude, cet exode entraînera une augmentation du nombre de véhicules et une plus grande incidence de maladies.
Toujours selon l’étude, si la situation continue d’évoluer à ce rythme, d’ici 2017, les cas de maladies respiratoires liées au benzène – des maladies pulmonaires, pour la plupart – augmenteront de 359 nouveaux cas chaque année et le nombre total de cas de cancer pourrait atteindre 49 000.
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