Chrysantus Ache, représentant du Bureau du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en Tanzanie, a déclaré vendredi qu’une cérémonie de naturalisation aurait lieu dans un camp de réfugiés du village de Chogo, dans la région de Tanga. Ce camp du nord-est de la Tanzanie abrite actuellement 472 familles de réfugiés somaliens.
Les futurs naturalisés font partie de 44 familles différentes, a-t-il ajouté.
Selon Chrysantus Ache, le HCR et le gouvernement tanzanien ont étudié 1 320 demandes de citoyenneté provenant de réfugiés somaliens.
Les réfugiés, appelés Somaliens bantous, sont environ 3 000. Ils seraient des descendants d’esclaves capturés au Malawi, au Mozambique et en Tanzanie par un souverain de Zanzibar ou des marchands d’esclaves, qui les auraient vendus en Somalie.
Leurs ancêtres faisaient partie des communautés ethniques zigua et zaramo, qui vivent dans la région de Tanga. Au début du XIXe siècle, ils ont été capturés par des marchands d’esclaves, et envoyés en Somalie pour travailler dans les plantations ou dans l’industrie.
Lorsque l’esclavage a été officiellement aboli à la fin du siècle, les Somaliens bantous sont restés en Somalie. Leur situation géographique ainsi que l’attitude des autres groupes ethniques rendaient difficile leur retour au pays. Certains d’entre eux ont trouvé du travail sur les plantations, certains se sont installés en ville, d’autres enfin ont été enrôlés dans l’armée.
Selon les autorités tanzaniennes, les premiers Somaliens bantous (1 000 environ) sont arrivés en 1992 après avoir fui la Somalie après le renversement du président Mohammed Siad Barre, en 1991.
La plupart des Somaliens sont d’origine couchitique. Généralement grands de taille, ils ont les traits fins tandis que les Bantous sont habituellement plus petits et trapus. Les Somaliens bantous, clairement reconnaissables par leurs traits, ont été exclus des clans somaliens traditionnels, et bien souvent considérés comme des citoyens de second ordre.
Le gouvernement tanzanien a appelé, une nouvelle fois, à une coopération internationale en vue d’aider les réfugiés dans les pays d’accueil. Selon les autorités, les personnes qui ont fui leur pays par peur de la persécution et de la guerre ont besoin de compassion et de soutien.
« Il est fâcheux que l’aide internationale, et particulièrement les ressources destinées aux réfugiés, diminue continuellement alors même que le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter », a déclaré Omar Ramadhani Mapuri, ministre de l’Intérieur, à la veille de la Journée mondiale des réfugiés.
« C’est pourquoi il est important, pendant que la communauté internationale cherche une solution durable à la question des réfugiés, de mobiliser davantage de ressources pour aider les personnes déplacées, afin que cette situation ne soit plus un fardeau pour les pays d’accueil », a-t-il poursuivi.
La Tanzanie abrite quelque 500 000 réfugiés pris en charge par le HCR. La plupart d’entre eux sont des ressortissants du Burundi et de la République démocratique du Congo, deux pays voisins. Le pays compte également des centaines de réfugiés venus de Somalie ou d’autres pays d’Afrique, et plus de 200 000 autres réfugiés vivent dans des villages ne relevant pas de la compétence du HCR.
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