"Nous nous préparons à signer demain [vendredi] à Kitgum", a affirmé jeudi à IRIN le ministre ougandais des Affaires intérieures, Ruhakana Rugunda, qui conduit la délégation gouvernementale chargée de négocier avec les rebelles. "Nous nous mettons d’accord sur les textes de l’accord avec LRA."
La délégation de Rugunda et celle de la LRA, conduite par son porte-parole le général Sam Kolo, ont pour la première fois mercredi tenu une réunion à Kitgum, dans le nord du pays.
"Les rebelles (de la LRA) m’ont dit vouloir résoudre les problèmes par le dialogue, pas par la guerre", a dit Rugunda, ajoutant que les pourparlers s’étaient bien passés.
Peu après la rencontre, Betty Bigombe, un ancien ministre actuellement chargée de la médiation entre les deux parties, a confié à IRIN qu'"ils ont discuté du programme du cessez-le-feu et, si tout va bien, un accord sera signé dans deux jours."
"Je rédige maintenant le document concernant le cessez-le-feu qui leur sera remis pour les discussions", a t-elle ajouté.
Bigombe a expliqué que les véritables pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles débuteront après la signature de l’accord de cessez-le-feu.
Ces discussions devraient envisager des solutions pour mettre fin à une guerre civile qui a provoqué plus de 1,6 millions de déplacés, regroupés dans des camps au nord de l’Ouganda.
Le drame ougandais est qualifié par les Nations Unies de l’une des crises humanitaires mondiales les plus "oubliées".
"Nous remercions le gouvernement, la LRA et les médiateurs pour cette nouvelle", a dit à IRIN Monseigneur John Baptist Odama, l’archevêque de Gulu, l’un des médiateurs qui ont rencontré les représentants des rebelles à la veille de la réunion entre le gouvernement et la LRA.
Monseigneur Odama est à la tête de l’Initiative de paix des chefs religieux du district d’Acholi, une association œcuménique qui a toujours prôné la résolution pacifique du conflit.
"Lorsque nous avons rencontré les rebelles mardi, leur chef de délégation, Sam Kolo, nous a confié qu’ils rencontreraient les représentants du gouvernement avant la fin de l’année", a dit Odama.
Durant les 18 dernières années, la LRA a enlevé plus de 20 000 enfants, contraignant les garçons à se battre et soumettant les filles à l’esclavage sexuel.
Les précédentes tentatives pour faire cesser le conflit ont toutes échoué. En 1994, le président ougandais Yoweri Museveni avait lancé un ultimatum de sept jours aux insurgés, les sommant de se rendre ou de "faire face à la puissance de l’armée". Le pays était alors entré dans une spirale de violence.
Enfin, Museveni a décrété un cessez-le-feu en novembre qui, depuis, a été renouvelé deux fois, le temps que les rebelles se décident enfin à négocier avec le gouvernement. La trêve expire le 31 décembre.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions