Outre le président sortant, qui représente le Nouveau parti patriotique (NPP), trois autres candidats sollicitent les votes des 10 millions de votants inscrits pour la quatrième élection multipartite organisée au Ghana depuis la fin du régime militaire en 1992.
Mais John Atta Mills du Congrès démocratique national (NDC) reste le plus sérieux concurrent de Kufuor, même si des experts estiment que ce dernier arrivera en tête au premier tour, comme cela avait été le cas lors des élections de 2000 quand les deux hommes s’étaient affrontés.
"A moins d’une grosse bévue ou d’un scandale, les votes des électeurs lui sont acquis," a confié à IRIN Ben Ephson, l’éditorialiste du journal Dispatch et observateur averti de la scène politique ghanéenne.
Après avoir voté, Kufuor a prédit qu’il célèbrerait mercredi son 66e anniversaire en même temps que sa victoire aux élections présidentielles.
"Je suis sûr de la victoire," a dit à la presse Kufuor, cet ancien avocat formé à Oxford que les Ghanéens ont baptisé "le bon géant" et qui a mené toute sa campagne sous le slogan 'So far, So good' (‘Jusqu’à présent, tout va bien’).
"Notre économie se porte bien et si les gens se souviennent de l’état dans lequel nous l’avons trouvée, leur choix devrait être clair," a indiqué Kufuor.
La forte hausse du prix du cacao -- le Ghana est le deuxième producteur mondial de fèves -- et de l’or -- autre produit d’exportation – sur les marchés mondiaux, ont permis à l’économie du Ghana d’atteindre un taux de croissance de plus de cinq pour cent par an.
La bonne gouvernance qui a fait la réputation du Kufuor a aussi convaincu les bailleurs de fonds occidentaux. Sous sa présidence, le Ghana a pu bénéficier en juin d’un allègement de sa dette grâce à l’initiative de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Les six milliards de dollars américains correspondant au montant de la dette extérieure du Ghana ont été réduits de moitié et sont désormais remboursables sur 20 ans, ainsi que le coût du service de la dette.
Dans ce pays de 19 millions d’habitants, de nombreuses personnes restent malgré tout encore très pauvres. Près de 45 pour cent de la population vivent avec moins d’un dollar par jour et le revenu annuel moyen par habitant est d’à peine 304 dollars par an.
Pour l’opposition, les succès économiques que le gouvernement publie dans la presse n’ont pas changé les conditions de vie des populations.
Deux autres candidats se présentaient aux élections présidentielles, Edward Mahama du mouvement Grande coalition et George Aggudey du Parti de la convention du peuple. Mais à en croire certains observateurs, aucun de ces candidats ne devrait dépasser la barre des cinq pour cent des suffrages.
Les chaînes de radio locales ont fait part d’un fort taux de participation dans tout le pays. A Accra, des queues d’électeurs ont commencé à se former des heures avant l’ouverture des bureaux de vote, prévue à 7 heures du matin, GMT.
"Je suis ici depuis deux heures du matin," a dit Lawrence Donkor, jeune étudiant de 24 ans, le premier d’une file d’électeurs qui attendaient devant un bureau de vote de la capitale – l’un des 21 000 bureaux ouverts à travers le pays. "J’ai décidé de venir tôt pour éviter les bousculades."
Dans un autre bureau de vote d’Accra, un tiers des 950 électeurs inscrits avaient déjà voté à 10 heures 20.
La fermeture des bureaux de vote était prévue à 17 heures. Les résultats des élections seront rendus publics mercredi, et si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, un deuxième tour est prévu pour les deux premiers candidats.
Les Ghanéens ont aussi été appelés à renouveler les 230 membres du parlement du Ghana, le premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir accéder à l’indépendance en 1957.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions