Aucune raison officielle n'a été avancée pour expliquer ce report. Des sources militaires ont, néanmoins, avancé que certains officiers du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) n'étaient pas encore arrivés à Kinshasa, la capitale de la RDC, où la cérémonie devait avoir lieu.
Ces mêmes sources ont, également, signalé une mutinerie militaire matée ce week-end à Kisangani. "Les armes ont crépité durant plus d'une heure," ont indiqué de Kisangani des habitants joints par téléphone par l'IRIN.
"Les militaires loyaux au gouvernement d'union nationale ont maté cette mutinerie," a indiqué depuis Kisangani Jean-Pierre Bilusa, le gouverneur de la Province Orientale.
Selon lui, les militaires de cette zone qui étaient, jusqu'en juin dernier, sous le contrôle du RCD-Goma, sont venus à bout des insurgés après des échanges de tirs entre 2h30 et 3h30, dimanche matin.
"Il n'y a eu aucun mort, mais un blessé grave bien identifié en la personne du chef de cortège du commandant de la ville," a affirmé Jean-Pierre Bilusa.
L'officier Bora Uzima, appartenant au RCD-Goma, a été suspecté d'avoir été l'instigateur de la mutinerie. Il avait été écarté de la liste de l'état-major de la nouvelle armée congolaise. Bora Uzima avait, en effet, été condamné à mort lors du procès de l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, abattu par l'un de ses gardes du corps. Le Comité international d'accompagnement de la transition (CIAT), composés d'ambassadeurs accrédités en RDC, avaient, à l'instar de l'ancien gouvernement, exigé son remplacement, jugeant la proposition de nomination trop controversée.
Après avoir été placé en garde à vue, l'officier suspecté a été relâché et ramené à Goma, le fief du RCD-Goma, ancien mouvement rebelle qui fait partie du gouvernement de transition.
Des enquêtes sont actuellement menées à Kisangani avec la collaboration de la Monuc, la mission des Nations Unies au Congo, a indiqué Jean-Pierre Bilusa.
La MONUC a confirmé la mutinerie matée en indiquant que le calme était immédiatement revenu dans la ville.
"Nous suivons la situation de près. Nous suivons aussi Bora, mais sur le plan des droits de l'Homme. Notre contingent marocain a fait des patrouilles et a contribué à ramener le calme. Les populations civiles ont été protégées et les pillages empêchés," a indiqué à Kinshasa, Hamadoun Touré, le porte-parole de la MONUC.
Bora Uzima a toutefois déclaré sur les ondes de la radio des Nations Unies Okapi : "Si je voulais faire un coup d'état, j'aurais eu des armes. On m'accuse d'avoir 45 hommes, mais maintenant je n'en ai qu'un seul," a-t-il expliqué depuis Goma où il est en liberté.
Le RCD-Goma n'a pas émis de commentaire au sujet cette mutinerie.
L'état-major général et le commandement de l'armée réunifiée, regroupant les différentes factions belligérantes congolaises, ont été constitués il y a près de deux semaines selon les termes de l'accord global de partage du pouvoir signé en décembre dernier à Pretoria, en Afrique du Sud.
Un gouvernement d'union nationale regroupant également les différents anciens belligérants a été installé. Il est dirigé par le président Joseph Kabila. Le président est secondé par quatre vice-présidents dont deux sont issus des principaux mouvements rebelles, le RCD-Goma et le Mouvement de libération du Congo. Cette phase de transition doit conduire le pays à des élections générales dans deux ans.
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