La décision, précise un communiqué du ministère, s'appliquera à tous les membres des Forces armées ivoiriennes (FANCI) ayant déserté l'armée et participé à des actes de rébellion contre l'Etat. Il s'agit entre autres de soldats qui ont été menacés de sanctions pour leur participation à une série d'incidents militaires survenus dans le pays depuis l'an 2000, y compris à la tentative de coup d'Etat de septembre 2002 qui a plongé le pays dans la crise actuelle.
Le porte-parole des FANCI, le colonel Aka N'Goran, a indiqué que l'ordonnance affecte des soldats impliqués dans des actes contre l'Etat entre le 18 septembre 2000 - date à laquelle des soldats ont lancé un assaut contre le domicile du général Robert Guei - et le 10 août 2003.
Les coups d'Etat manqués et les autres actes de rébellion ayant marqué cette période vont de l'offensive armée avortée début janvier 2001, à la violence pré-électorale en décembre 2000 et jusqu'à la mutinerie transformée en coup d'Etat le 19 septembre 2002.
Le porte-parole a refusé de préciser le nombre exact de soldats que les autorités prévoient de réinsérer.
Bien qu'elle fut rendue publique mardi, la décision est entrée en vigueur le 12 août, soit six jours après que le Parlement ivoirien ait voté à l'unanimité une loi d'amnistie en faveur de tous les soldats ivoiriens ayant pris part à des actes de rébellion contre l'Etat.
La décision intervient après la libération, le 9 août, de 54 prisonniers politiques, conformément à la loi d'amnistie. De l'avis de certains analystes, l'amnistie constitue une nouvelle tentative de la part des autorités ivoiriennes de mettre en œuvre l'Accord de Linas-Marcoussis visant à promouvoir la paix et la réconciliation dans ce pays en proie à la guerre.
L'application de l'accord, qui porte le nom d'un faubourg de Paris où il fut signé le 24 janvier, au plus fort du conflit, a exacerbé les tensions entre le gouvernement de Laurent Gbagbo, l'armée ivoirienne et les forces rebelles. Les affrontements ont été interrompus à l'issue de la déclaration officielle de la fin de guerre le 4 juillet.
En dépit de la cessation des combats bien avant le 4 juillet, des désaccords persistent entre le gouvernement ivoirien et les groupes rebelles au sujet du désarmement des combattants et des milices armées, ainsi que de la nomination des ministres de Affaires de la Famille, de la Défense et de la Sécurité au sein du gouvernement d'unité nationale.
Dans un discours à la nation mardi, le Premier ministre Seydou Diarra a réitéré la nécessité pour toutes les parties d'appliquer l'accord dans son intégralité.
De son côté, Albert Tévoedjré, Représentant spécial du Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, en Côte d'Ivoire, a conduit une mission de haut niveau à Korgoho, une localité du Nord (qui, avec Bouaké et Abidjan, a été une des trois localités attaquées par les forces rebelles le 19 septembre), pour s'entretenir avec les dirigeants du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) des efforts tendant à ramener la paix dans le pays.
Les ambassadeurs de la France et des Etats-Unis, ainsi que les chefs des agences de l'ONU, ont participé à la visite d'un jour.
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