Pour la première fois depuis la tentative de Coup d'Etat du 8 juin, M. Ould Taya a commenté l'incident samedi à l'occasion d'une visite à Zouérate, une ville produisant du fer dans le nord du pays. Il a pointé un doigt accusateur sur 'ceux qui prêchent dans les mosquées, qui ont appelé et même prononcé des fatwas encourageant la population à soutenir le putsch et à combattre le régime actuel ".
La tentative de coup de force a donné lieu à deux jours de combats acharnés dans la capitale, Nouakchott, au cours desquels des chars rebelles ont bombardé le palais présidentiel.
Elle a été précédée en mai par une série de rafles du pouvoir en place contre des islamistes radicaux. Les autorités ont appréhendé une trentaine de personnes et fermé un magazine hebdomadaire de langue Arabe.
Des sources militaires ont indiqué que depuis la tentative de putsch, environ 150 soldats et militaires retraités ont été arrêtés pour être interrogés, notamment une trentaine d'officiers, mais que les trois principaux cerveaux sont encore en cavale.
Les sources ont cité les noms des ex-officiers de l'armée Salah Ould Hannena, Mohamed Ould Cheikhna et Ould Mini. Un autre officier impliqué dans la tentative, le lieutenant Didi Ould Soueidi, a été arrêté le mois dernier dans le pays voisin, le Sénégal, et un juge a demandé son extradition vers Nouakchott.
Les sources ont affirmé que les détenus ont admis, durant l'interrogatoire, que le complot se préparait depuis 1999. Bien que certaines personnes impliquées dans le complot ont été interpellées puis renvoyées de l'armée depuis un certain temps déjà, un important groupe d'officiers et de sous officiers associés à la conspiration étaient en fuite, attendant qu'elle soit réactivée.
Des sources officielles ont indiqué que le gouvernement a lancé un appel au Mali et à l'Algérie pour que ces pays autorisent les forces de sécurité mauritaniennes à pourchasser et à capturer sur leur territoire les personnes impliquées dans le putsch et qui sont encore en fuite. Le chef du département de la sécurité de l'Etat, Dedahi Ould Abdallahi, s'est rendu récemment en Tunisie et en Libye pour demander l'arrestation et l'extradition des rebelles qui y auraient trouvé refuge, ont-elles précisé.
Sept civils, parmi lesquels un juge de la cour suprême et le maire du port de Nouadhibou, dans le nord de la Mauritanie, ont été appréhendés après le putsch manqué, mais ont été relaxés le 9 juillet. On ignore s'il s'est avéré qu'ils n'ont pas pris part au coup de force ou s'ils seront inculpés.
M. Ould Taya dirige cette nation située dans le désert, peuplée de quelque 2,5 millions d'habitants, depuis son accesion au pouvoir à l'issue d'un putsch en 1984. Cet ancien colonel de l'armée a légalisé les partis d'opposition en 1991, mais son Parti républicain social démocrate, au pouvoir, a gardé une main de fer sur le pouvoir depuis lors. Il est attendu que M. Ould Taya brigue un nouveau mandat de six ans aux élections présidentielles du 7 novembre prochain.
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