Au cours de la cérémonie de clôture, à laquelle ont assisté des dirigeants politiques, des chefs religieux, des diplomates étrangers et des membres de la société civile, M. Gbagbo a passé en revue et a commenté chacune des 14 résolutions qui lui ont été présentées la semaine dernière par le comité directeur du forum.
L'une des plus importantes recommandations concerne la nationalité de l'ancien premier ministre, Alassane Ouattara. Le comité a recommandé, dans son rapport daté du 13 décembre, que les autorités délivrent un certificat de nationalité à M. Ouattara. « Je n'ai rien à ajouter », a commenté M. Gbagbo dans son discours.
La nationalité de M. Ouattara a été au coeur du débat politique du pays depuis plus d'une décennie. Ouattara et son parti, le Rassemblement des Républicains, affirment qu'il est Ivoirien. Ses opposants soutiennent le contraire. Il a été disqualifié des élections présidentielles et législatives de l'an 2000 par la Cour constitutionnelle, qui a décrété qu'il était inéligible en raison « des doutes concernant sa nationalité ».
Or, des analystes ont indiqué à IRIN que la recommandation du comité ne résoud qu'une partie du problème. Les obstacles qui demeurent concernent l'éligibilité de M. Ouattara à une fonction politique, qui n'intervient pas automatiquement après la reconnaissance de sa nationalité ivoirienne.
Une autre résolution clé a trait à la réouverture d'une enquête sur les circonstances entourant la mort de 57 hommes dont les corps ont été découverts à Yopougon, un faubourg d'Abidjan, à la fin d'octobre 2000. Les huit gendarmes inculpés des meurtres ont été acquittés par un tribunal militaire. M. Gbagbo a annoncé qu'il allait constituer un organe qui veillera à ce que « toute l'enquête recommence depuis le début », en ajoutant qu'il n'était pas satisfait du résultat.
M. Gbagbo a aussi indiqué que le coup d'état de 1999 qui avait déchu le président Henri Konan Bédié doit être condamné, et qu'il faut déployer des efforts pour débusquer ceux qui pensent qu'ils peuvent avoir accès au pouvoir par des moyens non démocratiques.
Les 14 résolutions, qui contiennent aussi des propositions en matière de réforme de l'enseignement, d'immigration, de réforme foncière, du système judiciaire et de sécurité, sont le résultat d'un débat public au cours duquel des représentants des groupes politiques, religieux, non gouvernementaux, universitaires et d'autres groupes, ont analysé et proposé des solutions à la crise socio-politique que traverse le pays. Le forum a officiellement ouvert ses travaux le 9 octobre.
Les principaux chefs de file politiques ayant assisté à la cérémonie de clôture sont entre autres M. Ouattara et l'ex-président de la Côte d'Ivoire, le général Robert Gueï. L'autre ancien président, Konan Bédié, n'y a pas participé.
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