Biya, âgé de 72 ans, n’a pas encore annoncé s’il briguera un nouveau mandat de 7 ans comme candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Il n’a cependant fait montre d’aucune volonté de quitter la scène politique, et bon nombre de personnes croient qu’il annoncera sa candidature d’ici la fin de la semaine, date butoir pour le dépôt des candidatures.
Le RDPC dirige le Cameroun, qui est né de la fédération des colonies françaises et britanniques, depuis 1960. Le pays, qui produit du café, du cacao, du bois, du coton et du pétrole, n’a connu que deux présidents : le père fondateur Ahmadou Ahidjo et Biya.
Cependant, le parti présidentiel est actuellement miné par des divergences entre les membres progressistes et conservateurs. Mila Assouta, un des progressistes qui critique farouchement la gestion de Biya, s’est déclaré le mois dernier candidat pour le parti.
La date des élections a été annoncée samedi sur les ondes nationales.
24 heures plus tard, le Front démocrate social (SDF), le principal parti d’opposition, investissait John Fru Ndi comme son candidat, à la suite d’un congrès tenu dans son bastion de Bamenda, au sud-ouest du pays.
Ce parti est le plus important de l’opposition. Il occupe 21 sièges dans un parlement qui en compte 180 depuis les dernières élections législatives. Le RDPC occupe 133 fauteuils.
Âgé de 63, Fru Ndi apparaît à chaque élection depuis la tenue des premières élections multipartites en 1992 comme le challenger principal au régime Biya. Son parti fut créé en 1990 alors que le Cameroun était encore régi par le parti unique.
Lors des élections de 1992, il a obtenu 35.9 % des voix contre 39,9 % pour Biya. Cependant Fru Ndi a crié à la fraude électorale.
Fru Ndi, qui appartient à la communauté anglophone minoritaire de ce pays de 16 millions d’habitants, a boycotté les présidentielles de 1997 au motif que les élections ne seraient pas libres et équitables. Biya a alors remporté le scrutin avec 92 pourcent de voix.
Une fois encore, l’opposition s’élève contre ce qu’elle croit être des élections peu crédibles, en dépit des 25,000 urnes transparentes offertes par la Grande-Bretagne et le Japon.
L’opposition met en cause l’indépendance de la commission électorale et les listes électorales. L’enrôlement des votants a pris fin ce week-end avec l’annonce de la date des élections.
Le gouvernement n’a pas encore annoncé le nombre d’électeurs. L’opposition souhaite que les listes électorales soient publiées sur internet. En juin, le Ministère de l’Intérieur annonçait que 3.8 millions de Camerounais, sur les 8 millions de plus de 18 ans en âge de voter, étaient inscrits sur les listes.
Les chances de victoire de Fru Ndi dépendent de la capacité de l’alliance principale des partis d’opposition à faire front autour d’un candidat unique.
Lors d’une interview accordée à la BBC lundi, Fru Ndi a souhaité que l’alliance, dénommée la Coalition pour la Réconciliation Nationale et la Reconstruction, s’accorde pour présenter un seul candidat mercredi prochain.
Fru Ndi est le mieux connu des opposants camerounais mais ne bénéficie pas d’un soutien unanime. Contesté par deux candidats à l’investiture de son parti, il a aisément remporté la victoire grâce aux délégués pendant la convention tenue ce week-end.
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