L’extrémisme violent semble avoir surgi de nulle part dans le Sahel au cours des dernières années. Il serait cependant réducteur de supposer que les groupes armés comme Boko Haram sont simplement poussés par la soif de sang ou de les étiqueter comme des « terroristes ». Cela reviendrait à fermer la porte à une véritable compréhension des dynamiques conflictuelles complexes en jeu et, par extension, à une consolidation efficace de la paix. Plus de 10 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire à cause de la campagne d’attentats, d’assassinats et d’enlèvements menée par Boko Haram.
Ce projet, réalisé en partenariat avec l’Initiative pour une société ouverte en Afrique de l’Ouest (OSIWA, selon le sigle anglais), vise à approfondir le débat sur les causes et les dynamiques de l’extrémisme violent dans la région en publiant des articles fouillés sur le sujet. L’objectif est d’analyser les initiatives locales en matière de paix, de développement et de déradicalisation afin d’identifier les interventions qui peuvent contribuer à développer la tolérance et à instaurer une paix durable.
Avec la participation active de reporters locaux, nous nous penchons sur la situation qui prévaut dans cinq pays : le Cameroun, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal. Ces pays ont été choisis en raison de leur vulnérabilité particulière à l’extrémisme violent et de la force de leur société civile et de leurs réseaux de recherche.
Nos articles traitent des rôles assumés par des groupes spécifiques au sein des communautés, y compris les jeunes et les femmes, et de l’influence que peuvent avoir les aînés et les mécanismes de médiation traditionnels.