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La sélection d’IRIN : mines antipersonnel, santé mentale et débrouillardise au Liban

A farmer on the slopes of Mt Kenya, in the district of Embu, prepares her maize plot for planting CIMMYT
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Mines antipersonnel : deux pas en avant…

L’utilisation de mines antipersonnel a diminué de manière constante au cours des dix dernières années, de même que le nombre de victimes. Jusqu’en 2014, du moins. Le rapport Landmine Monitor, publié chaque année par la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel, fait état d’une première augmentation du nombre de victimes en neuf ans ainsi que d’une utilisation accrue des mines antipersonnel par des acteurs non étatiques. Des groupes rebelles auraient en effet utilisé des engins explosifs improvisés antipersonnel ou déclenchés par les victimes dans dix pays, y compris, pour la première fois, le Yémen et l’Ukraine. Il s’agit là d’une « régression préoccupante ». L’augmentation du nombre de victimes – qui a atteint 3 678 contre 3 308 en 2013, une hausse de 11 pour cent – est surtout due à l’utilisation accrue d’EEI déclenchés par les victimes en Afghanistan. Les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. La tendance à long terme demeure à la baisse et les traités antimines semblent fonctionner : l’utilisation de mines antipersonnel par les gouvernements reste faible. En 2014-2015, seuls le Myanmar, la Corée du Nord et la Syrie – des pays qui n’ont pas signé la Convention sur l’interdiction des mines – y ont eu recours.

Yémen : le conflit oublié

Alors que les leaders politiques mondiaux ont les yeux rivés sur le coin de territoire actuellement occupé par le groupe autoproclamé État islamique, les nouvelles d’une autre région du monde sont de plus en plus sombres. Selon le plus récent Aperçu des besoins humanitaires pour le Yémen, un document publié par l’OCHA, la branche des Nations Unies responsable de la coordination de l’aide humanitaire, 82 pour cent de la population yéménite – soit plus de 21 millions de personnes – ont besoin d’une aide quelconque (aide alimentaire, eau potable, soins de santé de base, etc.). Quelque 32 000 décès ont été enregistrés depuis le mois de mars et le Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) des Nations Unies rapporte en moyenne 43 violations par jour. Le nombre de déplacés internes s’élève maintenant à 2,3 millions. Les besoins continuent d’augmenter, mais les infrastructures des services essentiels sont sur le point de s’effondrer et l’appel de fonds en faveur du Yémen n’est financé qu’à hauteur de 49 pour cent.

Les leçons d’Ebola

Il y a deux semaines, après près de deux ans de dévastation, les Sierra Léonais ont dansé pour exprimer leur joie en apprenant que le pays était officiellement débarrassé du virus d’Ebola. Or cette semaine, deux mois après une annonce similaire au Liberia voisin, un adolescent libérien est décédé des suites du virus. L’épidémie n’est donc toujours pas terminée en Afrique de l’Ouest. Les recommandations du panel organisé par l’Institut de santé mondiale de Harvard et l’École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres tombent encore plus à point dans les circonstances. Les participants ont notamment suggéré de réformer l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour qu’elle puisse faire face aux pandémies ; d’investir dans les capacités de base pour gérer les épidémies au niveau national, en particulier dans les pays les plus pauvres ; et d’investir dans la recherche et le développement, notamment pour élaborer des vaccins. Le rapport souligne les difficultés rencontrées par les pays affectés pour identifier et rapporter les cas et le fait que l’OMS a trop tardé avant de tirer la sonnette d’alarme. Il conclut finalement que la médiocrité de la réponse internationale a « inutilement [causé] mort et souffrance ».

Faire participer davantage les victimes dans le processus judiciaire

Au moment de la création de la Cour pénale internationale (CPI), aujourd’hui vivement critiquée, l’implication des victimes était l’un des éléments qui devaient la distinguer des autres institutions existantes. Ainsi, au lieu d’être traitées comme de simples témoins, les victimes ont leur mot à dire sur plusieurs aspects du processus judiciaire, et notamment sur les décisions concernant l’ouverture d’enquêtes et l’admission d’affaires. Une section spéciale de la cour leur est par ailleurs dédiée – la section de la participation des victimes et des réparations – pour faciliter les interactions. Près de 15 ans plus tard, une étude menée auprès de plus de 600 des milliers de « victimes participantes » par le Centre des droits de l’homme de la faculté de droit de Berkeley, en Californie, a découvert que cette noble idée n’avait pas fonctionné comme prévu. Il s’est révélé pratiquement infaisable de tenir compte des points de vue des multiples victimes. Les équipes de la défense et de l’accusation ont par ailleurs évoqué la possibilité que l’implication des victimes ait en réalité rendu plus difficile la tenue d’un procès équitable. La plupart des victimes souhaitent des condamnations et des réparations et tout autre dénouement les déçoit, même si leurs connaissances du processus judiciaire sont insuffisantes pour leur permettre d’y participer de manière significative. Certaines craignent aussi que leur participation ne passe pas inaperçue dans leur pays et qu’elles fassent l’objet de représailles. Les recommandations de la faculté de droit de Berkeley ? Investir dans le soutien aux victimes participantes, mieux gérer leurs attentes et accélérer les procès.

La santé mentale des travailleurs humanitaires

Ceux qui se demandent si Steve Dennis, le travailleur humanitaire qui a été indemnisé par le Norwegian Refugee Council (NRC) la semaine dernière, est un cas isolé de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) dans le secteur devraient se pencher sur les résultats d’un sondage réalisé par le Guardian la semaine dernière. Soixante-dix-neuf pour cent des répondants ont dit avoir déjà eu des problèmes de santé mentale. Le sondage était volontaire et l’échantillon était peu représentatif – 75 pour cent des répondants étaient des femmes et la plupart travaillaient pour des organisations non gouvernementales (ONG) internationales –, mais les chiffres sont malgré tout frappants : pas moins de 93 pour cent des répondants ont dit avoir l’impression que leurs difficultés étaient directement liées à leur travail. Nombre d’entre eux ont également parlé de l’existence d’une « culture du secret » au sein du secteur. Les répondants ont dit qu’ils hésitaient à parler franchement parce qu’ils craignaient que cela porte atteinte à leur carrière ou qu’ils soient considérés comme de « mauvais » humanitaires. The focus, says Guardian, is particularly on the aftercare et le soutien fournis à ceux qui travaillent dans ce qui est unquestionably an inherently risky profession risquée – a point reinforced by the Dennis case, in which the court heard evidence that la mauvaise gestion de certains incidents par les organisations d’aide humanitaire peut increase l’impact sur les personnes concernées.

À venir :

Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques

On parle beaucoup de Paris en ce moment, mais, cette fois, ce qu’on en dit est positif. La 21e Conférence des parties (les gouvernements qui prennent des mesures pour lutter contre le changement climatique) se tiendra à partir du 30 novembre dans la Ville lumière. On espère qu’à l’issue de l’événement, 12 jours plus tard, le monde se sera entendu sur un nouveau traité international sur le changement climatique et, plus spécifiquement, sur la réduction des émissions de carbone. Pas moins de 147 chefs d’État y assisteront, aux côtés de plus de 40 000 autres personnes, parmi lesquelles le Prince Charles et de nombreux volontaires aux yeux brillants. On peut s’attendre à ce que la sécurité soit accrue et que les événements se déroulent encore plus qu’à l’habitude derrière des portes closes, car à la suite des récentes attaques, les autorités françaises ont interdit les marches et les manifestations. Cela est inhabituel, voire controversé en France, où les manifestations sont un véritable passe-temps national.

Pour connaître le point de vue d’IRIN sur les enjeux de la Conférence : COP21: A turning point?

À écouter :

De la Syrie au Yorkshire

Au cours des derniers mois, nous avons beaucoup lu et entendu parler des difficultés rencontrées par les réfugiés – et notamment les réfugiés syriens – qui tentent d’atteindre l’Europe. Nous entendons cependant beaucoup moins parler de ce qui se passe à leur arrivée. La semaine dernière, un journaliste de la BBC s’est rendu à Bradford, dans le nord de l’Angleterre, pour rencontrer des nouveaux arrivants. Il a découvert que les difficultés des réfugiés ne se terminaient pas avec l’acceptation de leur demande d’asile. Le journaliste s’est notamment entretenu avec Nadia, qui se rappelle douloureusement le centre d’achats construit par sa société immobilière à Damas chaque fois qu’elle voit le nouveau centre commercial de Bradford ; ainsi qu’avec Aham, qui a fui la Syrie il y a deux ans et travaille aujourd’hui dans un restaurant de falafels pour financer les études en médecine qu’il rêve de faire. Ils sont tous reconnaissants pour la nouvelle chance et le soutien qu’on leur a donnés, mais leur pays leur manque terriblement et ils ont du mal à s’adapter. L’émission dresse le portrait poignant d’un groupe de personnes cherchant à s’ajuster à de nouvelles vies dont elles ne voulaient pas ou qu’elles n’ont pas choisies.

 Une publication d’IRIN :

Quelle est la portée de l’aide aux Syriens au Liban ?

On croit souvent que les réfugiés syriens sont au bout de leur peine lorsqu’ils atteignent le Liban : après tout, ils vivent en sécurité dans un pays stable. Or, comme l’a découvert IRIN la semaine dernière, la vie est loin d’être facile pour la vaste majorité d’entre eux. Ils manquent de tout : les rations du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été réduites à plusieurs reprises et 90 pour cent des Syriens s’endettent pour tenter de joindre les deux bouts. IRIN s’est entretenu avec six familles pour savoir comment elles s’en sortaient. Certaines préparent un ragoût qu’elles essaient de faire durer pendant plusieurs jours, tandis que d’autres mangent des plantes sauvages ou accumulent des dettes chez le pharmacien pour se procurer les médicaments de tous les jours dont ils ont besoin. Leurs histoires montrent les humiliations quotidiennes auxquelles ils sont confrontés et les stress associés à la vie en marge de la société.

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