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La sélection d’IRIN : migration urbaine, trafic d’ivoire et catastrophes transfrontalières

Syrian children cross the Hungarian border András D Hajdú/IRIN
The UN’s refugee agency, UNHCR, is introducing an $81 million “winterization” plan to protect thousands of Syrians as they cross through Europe in the coming months. Will it work?
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 4

État de la migration dans le monde

Saviez-vous qu’un migrant sur cinq vit dans l’une des 20 plus grandes villes du monde ? Le rapport phare de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour 2015 tente de redessiner les frontières du débat lui-même et de s’écarter de la distinction traditionnelle entre migrant « national » et « international » pour mettre seulement l’accent sur la migration urbaine. Il montre de quelle façon la migration transforme de plus en plus nos villes et révèle que plus de trois millions de personnes y affluent chaque semaine. Et c’est sans compter les près de neuf millions de personnes qui vivent aujourd’hui dans des bidonvilles urbains (ils étaient 650 000 en 1990). Le rapport conclut que les gouvernements et les communautés qui constatent une hausse des taux de migration, en particulier dans les pays en développement, doivent désormais composer avec la « super-diversité » et avec la concurrence accrue que se livrent les différents groupes ethniques pour les emplois et les services publics.

Catastrophes sans frontières

Un demi-million de personnes ont perdu la vie dans une catastrophe au cours de la dernière décennie en Asie-Pacifique et près de 1,4 milliard de personnes ont été affectées. Selon un nouveau rapport compilé par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie-Pacifique (CESAP), il s’agit de la région du monde la plus exposée aux catastrophes. Comment faire pour améliorer la situation ? Les catastrophes ont souvent une nature transfrontalière, comme l’a démontré le récent tremblement de terre de magnitude 7.5 qui a fait des centaines de victimes et des milliers de blessés en Afghanistan et au Pakistan. La réflexion conjointe et la coopération internationale sont dès lors importantes. Selon le rapport, les gouvernements doivent par ailleurs passer « d’une culture de la réaction à une culture de la prévention », notamment en investissant dans les stratégies de réduction des risques de catastrophes à long terme – des systèmes d’alerte précoce efficaces, par exemple – et en améliorant les ressources pour réussir à faire face au changement climatique mondial. « Le renforcement de la résilience n’est pas un choix ou un luxe pour nous : c’est une nécessité », a dit Shamshad Akhtar, secrétaire exécutive de l’organisme de développement des Nations Unies pour la région Asie-Pacifique.

La guerre des défenses

Dans un nouveau compte-rendu, Enough Project, un groupe de défense des droits de l’homme, signale que l’Armée de résistance du Seigneur (LRA, selon le sigle anglais) de Joseph Kony existe toujours, même si elle est affaiblie. Les recherches extensives menées sur le terrain et les interviews réalisées auprès de transfuges de la LRA ont révélé que les rebelles continuaient de trafiquer l’ivoire provenant du Parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo (RDC), où les éléphants sont braconnés, pour l’échanger contre des provisions auprès de marchands sur le territoire soudanais de Kafia Kingi. À moins que les efforts anti-braconnage déployés contre le groupe ne soient renforcés, les gardes forestiers croient que la population d’éléphants du pays, qui est passée d’environ 20 000 dans les années 1980 à moins de 1 000 cette année, pourrait bientôt disparaître complètement. Les rangs de la LRA ne comptent plus que 120 combattants dispersés dans trois pays, mais la chasse à l’homme dont fait l’objet Kony se poursuit. L’homme n’a toujours pas été capturé par la force de l’Union africaine (UA) qui s’est lancée à ses trousses il y a plusieurs années avec le soutien de forces spéciales américaines.

L’hiver arrive

Dans un rapport exclusif coïncidant avec l’arrivée de la saison froide, Foreign Policy annonce que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est en train de mettre en place un plan d’« hivernisation » de 81 millions de dollars visant à protéger les milliers de Syriens qui traverseront l’Europe dans les mois à venir. Dans une interview portant sur une variété de sujets, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a dit à Siobhan O’Grady qu’il était possible que certains migrants y pensent à deux fois avant d’entreprendre le périlleux voyage vu les conditions maritimes plus difficiles et le froid, mais que les conditions dans les centres d’accueil et les autres foyers situés dans les États de première ligne devaient tout de même être améliorées. « [L]a pression ne s’allégera pas ; il se peut que l’on constate une diminution du nombre de migrants à cause de la météo, mais l’anxiété et le désespoir du peuple syrien ne diminueront pas. » M. Guterres ne semble par ailleurs pas souscrire à l’idée d’une zone sécuritaire en Syrie pour les réfugiés. « La pire chose que vous puissiez faire, c’est d’avoir une fausse impression de sécurité dans une région où opèrent tant d’acteurs de natures si différentes », a-t-il dit.

À regarder :

Tentative de génocide

Un nouveau documentaire explosif réalisé par Al Jazeera dévoile de quelle façon des anciens leaders militaires du Myanmar, qui annonçait une nouvelle ère de démocratie, auraient potentiellement été impliqués dans le déclenchement d’émeutes anti-musulmanes. Des « preuves solides » permettent de croire que la minorité rohingya fait l’objet d’une campagne intentionnelle et potentiellement génocidaire. L’unité d’enquête d’Al Jazeera, le groupe de défense des droits Fortify Rights et divers experts juridiques s’appuient sur des documents confidentiels qui leur ont été transmis afin de faire la lumière sur les discours de haine utilisés par le gouvernement du Myanmar pour alimenter les craintes anti-musulmanes au sein de la population et sur le recrutement de groupes bouddhistes radicaux pour prendre part à des massacres dans l’État de Rakhine. « Ce n’était pas de la violence communautaire », a dit Penny Green, professeure à l’Université de Londres. « C’était de la violence planifiée. Des autocars directs ont été mobilisés » pour amener des Rakhines ethniques d’autres régions pour qu’ils participent aux violences. L’organisation d’une telle campagne pourrait ainsi être assimilée à une extermination systématique, ce qui incite Tomas Quintana, l’ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, à conclure que le président Thein Sein devrait faire l’objet d’une enquête pour génocide.

À consulter :

L’afflux des migrants en Europe

L’Europe affronte la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Quel est le meilleur moyen de visualiser la crise ? Le site web finnois Lucify a utilisé les données du HCR pour établir des schémas migratoires précis pour les réfugiés entre 2012 et 2015 et créer une impressionnante carte interactive. Chaque point en mouvement représente 25 personnes, soit l’équivalent d’un autobus, tandis qu’elles traversent des pays et se dirigent vers le nord. Il est également possible d’obtenir des informations plus spécifiques en plaçant la souris au-dessus de chaque pays. Les développeurs offrent également aux lecteurs quelques comparaisons pour compléter le tout : « Les Nations Unies estiment qu’un million de réfugiés syriens ont demandé l’asile en Europe entre avril 2011 et septembre 2015. S’ils se tenaient serrés les uns contre les autres, ils rempliraient huit terrains de football. »
Une publication d’IRIN :

Les réfugiés de moins en moins bien accueillis en Allemagne

« Le défi logistique que représentent l’enregistrement, l’hébergement et l’alimentation de tous ces nouveaux arrivants n’est qu’un premier obstacle pour les autorités allemandes. La prochaine étape sera probablement beaucoup plus difficile et pourrait prendre plusieurs décennies. » Plus d’un demi-million de demandeurs d’asile ont afflué en Allemagne cette année. C’est très bien, tout cela, mais comment se passe l’intégration ? Pas très bien, selon cet article détaillé. Il y a d’abord le problème du surpeuplement dans les foyers temporaires mis en place pour accueillir les nouveaux arrivants. Il y a aussi celui de l’allongement des délais pour l’enregistrement – et le traitement – des demandes. Cet article de fond se penche sur les initiatives mises en place pour aider les réfugiés à s’adapter à une nouvelle vie et à une nouvelle culture, des écoles professionnelles qui ne parviennent pas à suivre la demande pour les cours d’allemand aux programmes pilotes de formation professionnelle qui ne concernent qu’une fraction de ceux qui ont besoin d’un emploi. La chancelière Angela Merkel a reçu des éloges pour son accueil vis-à-vis des réfugiés, mais le soutien dont bénéficiait sa politique d’asile commence à s’effriter. Les chercheurs affirment que celle-ci doit être « accompagnée d’efforts parallèles pour obtenir l’adhésion politique des communautés locales », sans quoi le sentiment anti-réfugiés nourri par les groupes d’extrême droite et les néonazis ne fera qu’augmenter.

dv/ag-gd/amz
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