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Fermeture de cliniques dans l’est de la RDC suite aux combats

A health post in Nzanza in Beni territory of eastern Democratic Republic of Congo's Nord Kivu province Kudra Maliro/IRIN

Célestin Kasereka a marché 15 km avec des béquilles pour rejoindre l’hôpital d’Oicha et faire soigner sa jambe. « Il m’a fallu toute une journée pour faire ce douloureux trajet », a dit M. Kasereka, enseignant à l’école de Mayi-Moya, un village isolé du territoire de Beni, situé à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la province du Nord-Kivu.

« C’est la première fois que je quitte mon village », a-t-il dit à IRIN, visiblement épuisé par cette épreuve. « Je n’avais pas le choix, il n’y a plus de clinique près de chez nous ».

D’après le principal responsable de la santé de la région, 32 cliniques du territoire de Beni ont fermé leurs portes depuis le mois de juillet. Les dirigeants des cliniques ont « peur d’être pris pour cible par les rebelles ougandais », a expliqué le responsable, Ndungo Nzalamingi, en parlant des Forces alliées démocratiques (ADF). Cela fait plusieurs mois que l’armée de la RDC et les troupes des Nations Unies luttent contre ce groupe dans le cadre d’opérations conjointes.

Les civils sont les premiers touchés par la fermeture des établissements médicaux de la région, qu’ils soient publics ou dirigés par des agences d’aide humanitaire internationales. Ils sont désormais obligés de parcourir de longues distances à pied pour se rendre dans les cliniques. Le cas de M. Kasereka n’est pas unique. Bon nombre d’habitants de la région font des récits similaires. « Ma femme a été emmenée à l’hôpital d’Oicha en vélo quand elle a accouché », a dit à IRIN Ivange Kahoya, un autre habitant de Mayi-Moya.

30 000 personnes abandonnées à leur sort

Suite à ces fermetures, « environ 30 000 personnes ont été abandonnées à leur sort et n’ont plus accès aux soins de santé de base », a dit M. Nzalamingi. Le médecin a toutefois souligné que la fermeture « temporaire » des services dans la zone de conflit était la décision « la plus sage », étant donné que « plusieurs cliniques ont déjà subi des attaques et ont été pillées par les rebelles ».

M. Nzalamingi n’a pas indiqué combien d’attaques avaient eu lieu et n’a pas donné plus de détails sur les dégâts, mais il a ajouté que les fermetures avaient aggravé la situation humanitaire, parce que « l’hôpital d’Oicha, où sont transférés les malades de toute la région, n’est pas en mesure de faire face aux nouvelles demandes ».

Teddy Kataliko, responsable de la société civile du territoire de Beni, a dit qu’il était « désolé et déçu d’entendre parler de la fermeture, même temporaire, des cliniques ».

« C’est là-bas, dans les zones où il y a des conflits et des violences que l’on a le plus besoin des cliniques de santé pour soigner les populations en détresse », a dit à IRIN M. Kataliko.

Vicky Prekabo, chargé de communication d’OCHA - l’organe de coordination des Nations Unies dans le secteur de l’aide humanitaire - au Nord-Kivu, a dit que le niveau d’insécurité dans le territoire de Beni restreignait l’accès aux personnes dans le besoin.

Environ 10 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du territoire de Beni et ont peu ou pas d’accès à l’aide humanitaire, d’après une organisation de la ville d’Oicha qui coordonne l’aide aux déplacés.
D’autres habitants ont quitté le Nord-Kivu.

D’après OCHA, l’attaque lancée contre le village de Kakuku, dans le territoire de Beni, le 14 juillet, a provoqué le départ de 11 000 personnes qui ont rejoint le district voisin d’Ituri. Elles sont hébergées par la population locale.

A la fin de l’année 2014, les AFD ont été accusées d’avoir commis une série de meurtres dans le territoire de Beni et d’avoir tué quelque 250 hommes, femmes et enfants.

km/ag/am-mg/amz 

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