« Il n’y a pas de clinique de santé ici et je n’arrive pas à trouver de médecin », a dit Mme Chettri à IRIN.
Plus de 40 familles vivent entassées dans ce camp situé à proximité de l’Aéroport international de Tribhuvan, le seul aéroport de Katmandou. On y vit en communauté : des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont hébergés temporairement dans chacun des abris.
Les agences gouvernementales et les organisations humanitaires locales et internationales semblent dépassées par l’ampleur des déplacements et tentent de mobiliser et de coordonner les efforts d’intervention.
La Société de la Croix-Rouge népalaise (NRCS) estime à environ 1,6 million le nombre de personnes temporairement déplacées à Katmandou. On ignore encore quelle est la situation à l’extérieur de la capitale, et notamment dans les régions situées plus près de l’épicentre, car personne ne s’est rendu dans les villages isolés des montagnes pour l’instant.
Le gouvernement népalais a dit qu’il avait identifié 16 camps dans la capitale, mais les organisations non gouvernementales (ONG) estiment qu’il y en a en réalité plusieurs centaines.
Les gens se sont réfugiés là où ils le pouvaient : dans tous les quartiers de la ville, les terrains ouverts et plats ont été envahis par les habitants. Les bâtiments endommagés sont vulnérables aux secousses secondaires et les survivants préfèrent dès lors dormir à l’extérieur.
« Il y a une crainte réelle qui règne dans toute la ville. Les gens sont nombreux à choisir de camper sous des bâches ou d’autres matériaux dans les parcs ou sur les terrains de jeu ou les autres espaces plats. Ils ont peur de rentrer chez eux », a dit à IRIN Mervyn Lee, un conseiller principal de Mercy Corps qui est arrivé lundi à Katmandou.
Hygiène et assainissement
Alors que l’on commence à prendre la mesure réelle des déplacements dans l’ensemble de la capitale, les préoccupations en matière de santé publique augmentent.
« Les centres d’évacuation ont un besoin pressant d’eau potable, de toilettes d’urgence, de savon à main et de solutions de réhydratation orale (SRO) », a dit Dharma Raj Pandey, qui dirige l’unité d’intervention en cas de catastrophe de la NRCS.
M. Lee a dit que Mercy Corps concentrait ses efforts de secours initiaux sur ces camps informels en fournissant à leurs habitants ce qu’il a décrit comme « des articles très simples », notamment des trousses d’hygiène et de l’eau.
« Nous sommes très préoccupés par les questions d’hygiène et d’assainissement, mais nous nous penchons sérieusement sur ces problématiques », a dit à IRIN Pradip Kumar Murali, un ingénieur chevronné du Département de l’eau et de l’assainissement du Népal.
« Nous craignons maintenant une épidémie, car nous voyons déjà de nombreux enfants malades dans nos camps », a dit à IRIN Mahendra Sharma, un travailleur social local qui oeuvre au sein de l’ONG Panchakanya Samaj.
L’aide est en route et la machine humanitaire internationale se mettra bientôt en marche. La gestion de l’aide comporte cependant aussi des difficultés, notamment en termes de coordination et de logistique.
Pour le moment, l’aide ne peut être acheminée à de nombreuses communautés durement touchées parce que les routes sont bloquées ou qu’elles ne sont accessibles qu’à pied ou en hélicoptère.
M. Lee, de Mercy Corps, a travaillé pendant 30 ans au Népal. Il a dit que les dommages causés par le tremblement de terre à l’extérieur de Katmandou étaient probablement importants.
« Les hélicoptères sont de loin le meilleur moyen pour évaluer les dommages dans ces régions isolées, évacuer les victimes et acheminer l’aide », a-t-il dit à IRIN.
Le mauvais temps a cependant entravé les efforts de secours aérien et d’évaluation. Comme on pouvait le prévoir, les informations qui ont pu être obtenues lorsque les conditions le permettaient sont inquiétantes.
« J’ai vu des photos de villages où je suis allé par le passé, où je me suis rendu à pied », a dit M. Lee. « Il n’y a plus rien qui tient debout dans ces villages maintenant. »
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