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Le rapport de la FAO préconise des changements dans les systèmes alimentaires

Ihil Berenda, the wholesale grain market in Addis Ababa, Ethiopia Jaspreet Kindra/IRIN
Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les problèmes de santé et les pertes de productivité causés par la malnutrition coûtent très cher à l’économie mondiale. Ils représenteraient en effet 500 dollars par personne par an, ce qui revient à la somme colossale de 3 500 milliards de dollars par année.

De nombreuses communautés dépendent d’aliments qui ne satisfont pas leurs besoins nutritionnels. En outre, les familles pauvres, lorsqu’elles sont confrontées à des hausses brutales des prix des denrées alimentaires, coupent souvent dans les aliments riches en nutriments comme le lait. L’édition 2013 du rapport annuel de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (SOFA), publié hier, souligne la nécessité de s’assurer que toutes les institutions et tous les individus responsables de la production et de la transformation des aliments soient « aligné[s] de manière à favoriser une bonne nutrition ».

Le rapport offre également un aperçu des liens entre agriculture, nourriture de qualité, santé et économie tout en mettant l’accent sur le fait que « l’agriculture et le système alimentaire dans son ensemble... peuvent apporter une contribution bien plus conséquente à l’éradication de la malnutrition ». Le problème de la malnutrition demeure pourtant irrésolu malgré le fait que les discussions au sujet de ces liens ont cours depuis au moins trente ans.

La malnutrition se présente sous diverses formes : dénutrition, carence en micronutriments, excès pondéral et obésité. Deux milliards de personnes dans le monde souffrent d’une ou de plusieurs carences en micronutriments, comme l’anémie par exemple, et plus d’un milliard sont en excès pondéral et risquent de développer des maladies chroniques et menaçant le pronostic vital comme le diabète.

Le rapport exhorte les décideurs à lutter contre la malnutrition en procédant à des changements dans les systèmes alimentaires, en intervenant au niveau de l’éducation et de la santé publique et en améliorant le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et la productivité agricole.

Des incitations nécessaires

John Hoddinott, chercheur senior auprès de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), a dit à IRIN que les auteurs du rapport 2013 de la FAO ont « raison sur plusieurs points : la malnutrition coûte cher aux individus et aux sociétés ; des approches multisectorielles sont indispensables pour lutter contre la malnutrition ; et l’agriculture est essentielle à l’amélioration de l’alimentation ».

M. Hoddinott – qui est l’auteur de plusieurs recherches publiées en 2008 dans The Lancet et selon lesquelles des interventions peu coûteuses dans le domaine de la nutrition pourraient permettre de réduire la mortalité infantile et maternelle et de stimuler la croissance économique dans les pays en développement – a cependant émis certaines réserves.

Il estime que le rapport « a moins à dire au sujet des incitations nécessaires à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement afin de s’assurer que des aliments sains sont disponibles et accessibles à tous. »

Par exemple, en Inde, où le nombre d’enfants sous-alimentés est le plus élevé au monde, la croissance agricole et économique rapide ne s’est pas traduite par une diminution significative des taux de malnutrition infantile. Selon le rapport de la FAO, plusieurs explications ont été avancées, notamment les inégalités économiques et entre les sexes, mais le phénomène demeure « largement inexpliqué » et doit être étudié plus en profondeur.

Selon Lawrence Haddad, directeur de l’Institut des études sur le développement (IDS), tous les rapports qui s’intéressent aux liens entre l’agriculture et l’alimentation n’expliquent pas suffisamment comment fournir des incitations au secteur agricole pour améliorer la nutrition.

Il a écrit dans un courriel : « Nous savons POURQUOI c’est important, et il y a beaucoup d’opportunités (le QUOI), mais elles sont seulement considérées comme des opportunités par les gens du secteur de l’alimentation, et non par ceux du secteur agricole. Nous avons besoin de davantage de recherches pour mieux comprendre les moteurs institutionnels, les incitations et les obstacles. »

Des questions sans réponse

Le rapport 2013 de la FAO reconnaît que les connaissances au sujet de nombreuses questions abordées par les auteurs demeurent incomplètes. De nombreux pays n’ont pas les données et les indicateurs nécessaires pour évaluer et contrôler l’efficacité des initiatives destinées à améliorer la qualité des aliments.

Le rapport attire l’attention sur le fait que de nombreuses questions demeurent toujours sans réponse, notamment en ce qui concerne l’efficacité des jardins privés, le rôle du genre, la fortification des aliments en micronutriments, les innovations technologiques, la biodiversité et le rôle des aliments locaux dans l’amélioration de la nutrition.

Les chercheurs admettent aussi l’existence de lacunes dans leur compréhension des choix des consommateurs et des résultats nutritionnels. « Des notions comme celles de ‘diversité alimentaire’ et de ‘régime alimentaire sain’ demeurent floues et difficiles à mesurer objectivement », indique le rapport.

En outre, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’a toujours pas tranché sur certaines questions litigieuses, notamment en ce qui concerne les restrictions à l’importation et les subventions agricoles ciblées, qui peuvent nuire au commerce et à la production alimentaire.

jk/rz – gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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