Des milliers d’Indiens se sont réfugiés dans le district de Saptari, dans l’est du Népal, à 300 kilomètres au sud-est de la capitale Katmandou, après les fortes inondations qu’ont connu le Népal et la région du Bihar, en Inde.
Les inondations se sont produites lorsque le fleuve Koshi –le plus important du Népal, qui enjambe la frontière entre ce pays et son voisin indien- est sorti de son lit le 18 août.
Quelque 70 000 Népalais ont été déplacés, tandis que la situation côté indien, dans l’Etat du Bihar, serait encore plus critique. Selon des responsables indiens, début septembre, plus de 250 000 personnes avaient été déplacées et plus de trois millions de personnes étaient affectées par la montée des eaux.
De nombreux habitants des villages du district de Supaul, au Bihar, ont fui vers le Népal plutôt que vers les camps d’urgence en Inde, difficilement accessibles en raison des zones inondées à traverser pour les atteindre. Ces villageois se trouvaient en outre plus près des districts de l’est népalais, ont expliqué ces familles déplacées à IRIN.
Bon nombre de ces déplacés ont dit avoir entendu qu’il était plus facile de recevoir une aide alimentaire et un abri dans les camps au Népal, dans la mesure où le nombre de déplacés y était beaucoup moins important qu’en Inde.
« Cela pourrait prendre plus de cinq ou six mois avant de pouvoir rentrer chez nous, parce que nous n’avons plus rien maintenant et le gouvernement indien nous a dit qu’il nous faudrait rester dans les camps pendant plusieurs mois avant que le niveau des eaux ne baisse », a dit Kalanand Jha, du district de Supaul, l’un des 13 districts les plus affectés dans le nord du Bihar.
Plus d’un millier de villages auraient été lourdement touchés par les inondations, selon les autorités indiennes.
« Je n’ai plus rien. J’ai perdu tout l’argent que j’avais économisé pour ma famille, ma maison. Tout ce qu’il me reste maintenant, ce sont mes enfants », a dit une femme, mère de quatre enfants.
D’après les organisations humanitaires, le gouvernement indien a creusé de nouveaux canaux pour maîtriser le cours du fleuve Koshi, et répare des routes et des digues endommagées par les inondations, afin d’améliorer l’accès aux régions touchées.
Mais il faudra probablement entre trois et six mois avant que les familles indiennes déplacées ne puissent rentrer chez elles en toute sécurité.
Les défis des agences humanitaires au Népal
Près de 7 000 Indiens déplacés par les inondations se trouvent aujourd’hui dans les camps d’urgence au Népal, où ils vivent séparément, dans des tentes ou dans des bâtiments scolaires, dans les districts de Sunsari et Saptari.
Selon les travailleurs humanitaires, ils occupent environ 20 à 30 pour cent de la surface des camps.
Photo: Naresh Newar/IRIN |
Des familles indiennes déplacées par les inondations ont trouvé refuge au Népal, où elles sont provisoirement hébergées dans des écoles publiques |
« Il n’y a pas de données précises sur les familles indiennes déplacées. C’est important pour pouvoir évaluer leur vulnérabilité », a dit Sanjeev Kafle, directeur de la gestion des catastrophes pour la Société népalaise de la Croix-Rouge (NRCS).
La NRCS aide les autorités népalaises à recenser les familles déplacées pour une assistance humanitaire à long terme.
Aide pour les familles indiennes
« Je ne peux pas rentrer maintenant et je ne veux pas voyager longtemps pour aller vivre dans un autre camp », a dit Rekha Devi, 32 ans, réfugiée dans la zone de Bhardaha, dans le district de Saptari, avec ses quatre enfants, dont le plus jeune a un an.
Ses enfants et elle ont fui avec 11 autres membres de sa famille du village de Hridayanagar, dans le district de Supaul, tout proche des régions du sud-est du Népal, et se sont installés dans l’école de Kankalni Madhyamik avec de nombreuses autres familles indiennes.
Des organisations locales et internationales et le gouvernement népalais fournissent des vivres, de l’eau potable, des vêtements et toute autre forme d’assistance nécessaire, selon les familles.
Mais de nouveaux défis vont probablement surgir. « Bien que le gouvernement népalais et les agences humanitaires n’aient pas fait de discrimination envers les Indiens dans la distribution de l’aide, le [Népal] ne peut se permettre de continuer à faire ainsi pendant longtemps », a dit un travailleur humanitaire local, qui n’a pas souhaité être nommé.
Les ressources financières pourraient ne pas être suffisantes au cours des mois à venir, a-t-il dit.
D’après les autorités locales, le Népal a prévu de fournir un soutien aux familles népalaises pendant neuf mois, mais il n’y a aucune certitude en ce qui concerne les familles indiennes.
« Il est possible qu’elles puissent être soutenues par une aide d’urgence pendant encore deux ou trois mois. Mais les gouvernements népalais et indien devraient sérieusement réfléchir à la manière d’aider les familles indiennes déplacées au Népal », a dit le travailleur humanitaire.
nn/ds/mw/ail/vj
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions