Le gouvernement birman a invité trois organisations (World Vision, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance – UNICEF – et l’Agence japonaise de coopération internationale – JICA) à devenir ses « partenaires » dans le cadre des secours, selon un communiqué publié par World Vision. Aucune autre information n’a été communiquée, mais le porte-parole de World Vision a déclaré que malgré le feu vert des autorités, seuls deux des quelque 20 experts en secours post-catastrophe de World Vision ayant déposé des demandes de visa en avaient obtenus jusqu’ici.
Le 7 mai (quatre jours après la catastrophe), seules 276 000 personnes environ, sur quelque 1,5 million d’habitants gravement touchés par le cyclone, s’étaient vu remettre du matériel de secours par les agences des Nations Unies ou par des organisations non-gouvernementales (ONG) internationales.
Ce nombre augmente désormais progressivement, selon les représentants des Nations Unies, mais le déploiement des secours reste malgré tout bien trop lent.
« C’est encore bien trop décousu pour nous », a déclaré Amanda Pitt, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le 11 mai. « Une semaine après, on s’attend normalement à une couverture bien meilleure. Vu le nombre de personnes touchées, tout le monde est très préoccupé. Nous ne voulons pas voir une deuxième vague de décès tragiques, provoqués par les maladies et la faim ».
À la suite de la catastrophe, les agences des Nations Unies et les associations caritatives internationales qui opéraient déjà au Myanmar se sont mises à lancer des opérations de secours. Toutefois, selon ces organisations, sans renfort en provenance de l’étranger, leur personnel de terrain opère au maximum de ses capacités.
Une aide au compte-goutte
Les secours d’urgence (notamment les vivres, les pastilles de purification de l’eau, les bâches et autres aides) sont en train d’arriver au Myanmar, et d’être acheminés progressivement jusque dans les basses terres du delta de l’Irrawaddy.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui, le 9 mai, avait accusé les autorités d’avoir saisi des cargaisons aériennes d’aide alimentaire d’urgence dans leur intégralité, a depuis lors indiqué que ces cargaisons, ainsi que plusieurs réserves supplémentaires acheminées par la suite par voie aérienne, avaient été récupérées ; l’agence est actuellement en train de distribuer leur contenu aux populations des zones touchées par la catastrophe.
Pourtant, selon des travailleurs humanitaires, la quantité de matériel de secours acheminée dans la région ne représente encore qu’une petite partie des besoins.
Photo: OCHA |
« Au-delà des principaux axes routiers, c’est vraiment difficile, non seulement parce que les eaux de crue sont encore là, mais aussi parce que, même lorsque ce n’est pas le cas, il est extrêmement difficile de naviguer », a indiqué Marcus Prior, porte-parole du PAM.
Parce qu’elles ne bénéficient pas d’une aide suffisante dans leurs propres régions, les victimes du cyclone sont désormais nombreuses à converger vers les petites villes, qui, submergées par l’afflux des déplacés, viennent rapidement à manquer de réserves.
Situation grave dans le delta de l’Irrawaddy
Les travailleurs humanitaires internationaux contactés par IRIN à Yangon, la capitale commerciale, le 9 mai, ont brossé un tableau sinistre de la situation actuelle dans le delta de l’Irrawaddy, touché par le cyclone : une bonne partie de cette région, située à basse altitude, reste en effet submergée.
« C’est vraiment horrible », a révélé un travailleur humanitaire international en poste à Yangon, dont les employés nationaux reviennent des régions les plus gravement frappées par le cyclone. « Il y a des villages où tout le monde a survécu, mais où les habitants n’ont pas de nourriture ni d’eau depuis une semaine ; ils sont là, sur une petite colline, entourés d’eau, à attendre qu’on les aide ».
Les soldats ont commencé à évacuer les victimes des zones submergées. Toutefois, selon les travailleurs humanitaires, ils se contentent de déposer les personnes évacuées dans des écoles ou des monastères, les laissant livrées à elles-mêmes, avec à peine quelques vivres, ou sans nourriture du tout.
Selon le dernier rapport de situation d’OCHA, l’UNICEF a recensé à ce jour, dans la région du delta, plus de 200 camps de fortune pour victimes du cyclone.
D’après les représentants des Nations Unies, on ignore qui dirige ces camps de réfugiés de fortune, quelle aide ils reçoivent, et s’ils réunissent les conditions sanitaires adéquates pour prévenir l’apparition de maladies.
« C’est vraiment terrible », a indiqué un autre travailleur humanitaire. « L’armée s’y est rendue pour distribuer des vivres et du matériel de secours, mais ce n’est qu’une goutte d’eau. Chaque heure qui s’écoule, des gens meurent ».
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