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Les habitants de Jaffna toujours confrontés à des difficultés

Le soir du 11 août 2006 est gravé dans les mémoires des habitants de la péninsule de Jaffna, dans le nord du pays. Vers 17h30, les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (TLET) ont lancé un assaut sur les lignes de front qui séparent Jaffna, territoire sous contrôle gouvernemental, des régions aux mains des Tigres, situées plus au sud. L’attaque a abouti à la fermeture de l’autoroute A-9, seul axe terrestre reliant la péninsule au reste de l’île.

L’autoroute A-9 traverse les régions aux mains des TLET sur une section d’environ 100 kilomètres ; elle n’a pas été rouverte à la circulation civile depuis lors, et les habitants de Jaffna sont encore coupés du reste de l’île.

« Le jour de la fermeture de l’A-9 a marqué un changement clé dans la vie [des populations] de Jaffna », a estimé Mirak Rahim, chercheur en droits humains au Centre d’alternatives politiques de Colombo (CPA). « Tout ce qui a suivi découle de cette fermeture ».

La population civile de Jaffna (632 000 habitants) dépend aujourd’hui d’un nombre limité de navires et d’avions, qui permettent l’acheminement dans la péninsule de denrées et autres articles essentiels, notamment des médicaments, selon l’édition de janvier 2008 du Bulletin de Jaffna sur la sécurité alimentaire, publié le 18 février par le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation internationale du travail (OIT), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Malgré tout, la situation s’est améliorée dans la péninsule, comparé à 2006. « Grâce à la coopération très efficace entre les autorités locales et les organisations internationales qui opèrent dans la péninsule, des vivres et du matériel d’hébergement sont disponibles un peu partout », a déclaré à IRIN Neil Buhne, Coordinateur résident des Nations Unies au Sri Lanka, qui s’est rendu à Jaffna dernièrement.

Fluctuation des prix

« Presque toutes les denrées alimentaires essentielles sont en vente à Jaffna ; mais le prix des denrées pratiqué au marché libre fluctue en fonction de l’offre ainsi que d’autres considérations », pouvait-on lire dans le Bulletin de Jaffna sur la sécurité alimentaire. Bien que les prix soient plus élevés à Jaffna que dans le reste du pays, ils ont baissé depuis août 2007, indiquait en outre le Bulletin.

« La plupart des réserves alimentaires de la péninsule suffiront pour trois mois », toujours selon le rapport. Huit cargos servent à ravitailler Jaffna et « au total, 30 000 tonnes par mois peuvent être transportées par ces cargos, une quantité supérieure aux besoins mensuels totaux de la péninsule en vivres et autres produits essentiels, besoins qui représentent 25 000 tonnes par mois ».
 
Selon le rapport, 326 000 habitants de Jaffna bénéficient également des programmes de secours mis en place par le gouvernement et le PAM.

M. Rahim reste néanmoins préoccupé à l’idée que la situation de sécurité pourrait s’aggraver de nouveau très rapidement. « La situation est très tendue, surtout depuis le 16 janvier [date à laquelle les autorités sri-lankaises ont rompu l’accord de cessez-le-feu conclu en 2002 avec les Tigres tamouls], et il y a une présence militaire écrasante », a expliqué M. Rahim à IRIN.

Difficultés économiques

« Il y a encore des difficultés considérables à surmonter », a indiqué M. Buhne. « Tant que Jaffna restera isolée, un redressement économique est très peu probable ».

« Toute la circulation routière civile est soumise [au passage des] convois militaires, et il y a certaines zones de la péninsule, qualifiées de zones de haute sécurité, dans lesquelles les civils ne sont pas autorisés à pénétrer ; ces deux facteurs conjugués ont des répercussions certaines sur la mobilité des organisations », selon Jivan Thiyagaraja, directeur exécutif du Consortium des organisations humanitaires, une entité qui chapeaute divers organismes de secours locaux et internationaux qui opèrent au Sri Lanka.

« Les zones de haute sécurité, les couvre-feux et les routes fermées ont chacun contribué à limiter la circulation d’une manière ou d’une autre », a estimé Gordon Weiss, directeur de communication de l’UNICEF au Sri Lanka.

D’autres organisations ont expliqué qu’elles s’étaient organisées de façon à éviter les convois et autres restrictions, et à réduire ainsi les contretemps.

« Vos opérations ne sont pas perturbées si vous faites en sorte que vos propres déplacements ne soient pas entravés par les convois et les couvre-feux », a déclaré à IRIN Menaca Calyneratne, porte-parole de Save the Children Royaume-Uni. « Nous empruntons des itinéraires alternatifs et planifions à l’avance nos opérations afin qu’elles ne soient pas entravées par de quelconques restrictions ».

Selon l’armée sri-lankaise, ces restrictions ont été imposées pour la sécurité des populations civiles et tout est fait pour éviter les contretemps inutiles.
« Lorsque des attentats à la mine Claymore ou autres attaques, ciblés contre l’armée, ont eu lieu à Jaffna, des citoyens ordinaires ont également été capturés et tués », a déclaré à IRIN le brigadier Udaya Nanayakkara, porte-parole de l’armée.

ap/bj/mw/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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