L’état d’urgence et un couvre-feu d’une durée de 48 heures ont été décrétés à Dili suite à la double tentative d’assassinat du 11 février contre le Premier ministre - sorti indemne de l’attentat - et le président, blessé par balle et actuellement soigné en Australie.
La tentative d’assassinat contre le président José Ramos-Horta, suivie, une heure plus tard, d’un attentat contre le Premier ministre Xanana Gusmao, a amené la population du pays à se demander si la stabilité et la sécurité, que certains hauts responsables des Nations Unies qualifiaient récemment de raisonnablement bonnes, pouvaient être maintenues.
Lors de la conférence de presse qu’il a donnée à Dili en fin d’après-midi, le 11 février, Finn Reske-Nielsen, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies à titre temporaire, a indiqué que les Nations Unies déploraient ces attaques.
« Dans le courant de la journée, les Nations Unies ont eu une série de rencontres de haut niveau avec les autorités du Timor-Leste, les responsables des forces internationales de sécurité [FIS] et des F-FDTL [forces de défense] et parallèlement, la police a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les événements », a expliqué M. Reske-Nielsen.
Alfredo Reinado, ancien commandant des forces de police militaire et fugitif, ainsi que l’un de ses complices ont été tués durant l’attaque.
Selon M. Reske-Nielsen, les forces de police des Nations Unies (UNPol) ont été placées en état d’alerte élevé et coordonnent leurs actions avec les FIS et les autorités timoraises : des réunions ont été organisées pour réagir à cet incident de manière coordonnée.
Toujours selon M. Reske-Nielsen, des barrages routiers ont été érigés sur les routes qui mènent hors de Dili, et la police fouillait les véhicules pour essayer d’appréhender les auteurs des attentats ; mais personne n’a été arrêté jusqu’à présent, a-t-il souligné.
Le Premier ministre accuse les « mutins »
« [Le Premier ministre Xanana Gusmao] a certainement pris le contrôle de la situation en sa qualité de Premier ministre, et le transfert du pouvoir présidentiel s’est fait selon la Constitution. Je pense donc qu’en ce qui concerne le fonctionnement des institutions de l’Etat, les choses se passent comme nous l’aurions espéré », a ajouté M. Reske-Nielsen.
Quant à M. Gusmao, il a accusé certains « mutins » - parmi les quelque 600 soldats mutins limogés de l’armée en 2006. « J’ai lancé un appel à tous les "mutins" pour résoudre leurs problèmes, mais certains d’entre eux ont répondu par les balles », a-t-il expliqué. « Cela peut être considéré comme un acte grave dirigé contre la Nation, et pas simplement contre ma personne ou celle du président ».
Au cours d’une déclaration prononcée depuis le siège des Nations Unies, le secrétaire général des Nations Unies a dit qu’il « condamnait dans les termes les plus fermes ces attaques inacceptables contre les institutions légitimes de l’Etat et appelait le peuple timorais à garder son calme et à s’abstenir de tout acte de violence ».
Photo: Wikimedia Commons |
Carte du Timor-Leste et des pays voisins |
« Tout ce que je peux dire à ce stade, c’est que de nombreuses mesures ont été prises pour renforcer la sécurité dans Dili et ailleurs », a dit M. Reske-Nielsen. « Mais il m’est difficile d’en dire plus si nous voulons qu’elles soient efficaces [...] Les mesures opérationnelles appropriées ont été prises et nous espérons qu’elles seront toutes en place avant la tombée de la nuit ».
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