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Intensification possible du conflit à Saada

Le chef d’un groupe rebelle chiite yéménite qui combat les forces gouvernementales dans le nord du pays a déclaré que le déploiement des troupes gouvernementales dans les régions ouest de la province de Saada reflétait la mauvaise foi des autorités et aboutirait à une intensification du conflit.

[Lire la version en arabe de cet article]

Au cours d’un entretien exclusif avec IRIN, le 9 février, Abdel-Malik al-Houthi, chef rebelle, a accusé le gouvernement de n’avoir respecté aucune des dispositions du dernier accord de paix et d’avoir lancé des attaques qui perturbent considérablement la population locale.

« Des milliers de déplacés ne sont pas [encore] retournés chez eux, et la situation humanitaire reste particulièrement grave », a expliqué M. al-Houthi. Les tensions entre les forces du gouvernement et les partisans de M. al-Houthi subsistent depuis le 1er février, date à laquelle les deux camps ont signé un accord, négocié par le Qatar, à la suite des affrontements sanglants qui avaient secoué la région au début de l’année.

Un précédent accord négocié par le Qatar et signé en juin 2007 avait été de courte durée. Quant au dernier accord, il avait pour objectif le respect des dispositions prévues dans le premier, bien que M. al-Houthi ait indiqué qu’il avait été convenu de ne pas dévoiler les termes du nouvel accord dans leur intégralité.

Les dispositions de l’accord de paix

Selon M. al-Houthi, les points les plus importants du premier accord de paix concernaient la libération des détenus accusés de soutenir son mouvement, le retrait des soldats du gouvernement stationnés dans les maisons et les fermes des citoyens, et le versement d’une indemnité à ces citoyens incommodés.

« Plus de 400 personnes sont détenues par le gouvernement depuis le début des affrontements, en 2004 », a-t-il expliqué, ajoutant que les autorités n’avaient même pas encore entrepris de reconstruire les régions ravagées par la guerre. « Il faut une volonté politique pour exécuter les dispositions de l’accord de paix ».

Abdel-Malik est le frère d’Hussein al-Houthi, qui avait été le premier à mener la rébellion en 2004 et avait été tué, la même année, par les forces du gouvernement.

Contactées par IRIN, les autorités yéménites ont refusé de s’exprimer au sujet de la crise qui secoue actuellement la province de Saada. Le gouvernement yéménite ne s’exprime que rarement, voire jamais, sur cette question sensible, ni même sur les accords de cessez-le-feu.

D’après les partisans de M. al-Houthi et les habitants de la région, l’armée fait le blocus de certaines zones du district d’Haidan, dans l’ouest de Saada, depuis 13 mois, empêchant les familles de quitter leur domicile et entraînant le décès d’un certain nombre de civils.

En représailles, M. al-Houthi a indiqué que ses hommes avaient bloqué un bataillon de l’armée qui occupe trois régions d’Haidan depuis la reprise des affrontements, au début de l’année 2008.

« Nous avons permis que des réserves de nourriture parviennent au bataillon. Un couloir leur est ouvert, mais il faut simplement qu’ils évacuent les habitations et les fermes des habitants et qu’ils quittent la région », a résumé M. al-Houthi.

Nouvelle commission présidentielle

Le 5 février, le président yéménite Ali Abdullah Saleh a ordonné la formation d’un nouveau comité de médiation présidentiel composé de 13 membres, pour trouver une issue au conflit actuel.

Un comité semblable avait été formé à la suite du premier accord de paix négocié par le Qatar, avant d’être abandonné en août 2007, selon Aydarous el Naqib, député et membre de l’ancien comité, qui s’est montré peu confiant envers le nouveau.

« Le nouveau comité a été créé sans préavis. Notre comité avait réussi à imposer un cessez-le-feu pendant six mois et à convaincre les partisans d’al-Houthi de se retirer de plus de 20 sites », a-t-il expliqué.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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