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Une situation humanitaire précaire à Saada, malgré l’accord de paix

La situation humanitaire dans le gouvernorat de Saada, dans le nord du Yémen, reste précaire, les familles déplacées n’ayant pas pu retourner chez elles malgré l’accord de paix conclu entre le gouvernement et les rebelles, selon plusieurs activistes et responsables.
 
D’après Nabil Abdoul-Hafidh, secrétaire général de Social Democracy Forum, une organisation non gouvernementale (ONG) locale, il est difficile de se rendre auprès des populations civiles dans le besoin.

« La Coalition de la société civile [un groupe d’ONG locales] a récemment préparé un convoi de secours pour les familles déplacées, mais le gouvernement ne nous a pas autorisés à nous rendre [auprès d’elles] », a relaté M. Abdoul-Hafidh.

Les familles déplacées vivent dans des conditions de plus en plus déplorables, au beau milieu des affrontements sporadiques qui opposent les forces du gouvernement aux partisans du chef rebelle Abdoul-Malik al-Houssi, selon M. Abdoul-Hafidh.

« La situation dans le nord nous inquiète vraiment et nous exigeons qu’on nous autorise à nous rendre auprès des populations civiles qui s’y trouvent », a-t-il martelé.

A la mi-juin, grâce aux efforts de médiation du gouvernement qatari, les autorités yéménites sont parvenues à conclure un accord avec les rebelles en vue de mettre fin aux hostilités. Selon cet accord, les rebelles devaient rendre les armes ; quant au gouvernement, il devait, en échange, procéder à la reconstruction des régions frappées par la guerre.

Les premiers affrontements entre les forces du gouvernement et les partisans du chef rebelle al-Houssi ont éclaté en 2004. Ils ont repris au début de l’année, lorsque des partisans de M. al-Houthi ont menacé de tuer les membres de la communauté juive de Saada si ceux-ci ne quittaient pas le pays sous 10 jours. Des centaines de personnes ont été tuées ou blessées depuis lors, selon plusieurs travailleurs humanitaires.

Plus de 50 000 déplacés

Eman Mo'ankar, une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen, a révélé à IRIN que quelque 8 000 familles – soit environ 56 000 personnes – avaient été déplacées par le conflit. Selon Mme Mo'ankar, le CICR, en collaboration avec la Société du Croissant-Rouge yéménite (SCRY), a, à ce jour, apporté une aide à 5 300 familles – soit environ 37 100 personnes – sur les 5 700 familles déplacées qui se trouvent actuellement dans la ville de Saada.

« La situation dans le nord nous inquiète vraiment et nous exigeons qu’on nous autorise à nous rendre auprès des populations civiles qui s’y trouvent »
« Les équipes du CICR et de la SCRY travaillent en étroite collaboration pour apporter une aide d’urgence au reste des familles », a ajouté Mme Mo'ankar.
D’après Mme Mo'ankar, le CICR s’inquiète du sort des familles déplacées dans des régions reculées, et notamment des quelque 2 800 familles (environ 20 000 personnes) qui se trouvent dans des régions difficiles d’accès en raison des contraintes de sécurité.

« Malgré tout, le CICR et la SCRY ont pu apporter des secours d’urgence à 7 617 personnes déplacées dans des régions reculées », s’est-elle félicitée.

Du matériel d’urgence, et notamment des tentes, des tapis de sol, des jerrycans, des matelas, des couvertures et du matériel d’hygiène, a été fourni aux habitants et aux personnes déplacées, a expliqué Mme Mo'ankar.

« Néanmoins, au bout de plusieurs mois de déplacement, d’autres besoins se font sentir, tels que les besoins en soins médicaux adéquats ou en nourriture », a-t-elle poursuivi.

Soins de santé

Les familles déplacées sont vulnérables aux maladies. En partenariat avec la SCRY, le CICR a lancé un programme de soins de santé primaire destiné à pourvoir aux besoins de 30 000 déplacés.

« La CICR dispense des traitements contre les maladies qui affectent le plus couramment les civils déplacés, et particulièrement les enfants de moins de cinq ans, qui souffrent le plus dans ce type de situation. Sans ces soins de santé fondamentaux, les maladies les plus courantes risqueraient de s’aggraver », a affirmé Mme Mo'ankar, ajoutant que depuis le 25 juin, les centres de santé des différentes régions avaient offert des consultations à plus de 2 000 déplacés internes.

« Le CICR emmène les malades présentant des cas médicaux compliqués et graves à l’hôpital de Saada, et couvre leurs frais de traitement ».

maj/at/cb/nh/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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