L’Agence de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a décidé de suspendre temporairement la plupart de ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza, après la mort de deux de ses employés tués au cours d’affrontements entre factions armées palestiniennes.
La distribution de l’aide alimentaire d’urgence et des soins de santé aux 850 000 réfugiés se poursuivra, mais le soutien scolaire et la collecte des ordures seront suspendus.
« Compte tenu de la menace grandissante qui pèse sur notre personnel, l’UNRWA n’a d’autre choix que de réduire ses opérations dans la bande de Gaza », a déclaré John Ging, directeur de l’UNRWA à Gaza, le 13 juin.
« Avec effet immédiat, la Commissaire générale, Karen AbuZayd, a décidé de suspendre provisoirement les opérations de l’UNRWA à Gaza, à l’exception des services médicaux et de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence. Elle procèdera à une analyse constante de la situation et tous les services seront rétablis dès que les circonstances le permettront », a indiqué M. Ging.
Le 13 juin dans l’après-midi, un employé travaillant à la collecte d'ordures pour le compte de l’UNRWA a été pris entre deux feux croisés et est mort pendant l'exercice de ses fonctions à Khan Younis, ville située au sud de la bande de Gaza. Un autre agent, touché lors d’échanges de tirs au camp de Beach, à Gaza, est décédé plus tard à l’hôpital.
Selon l’UNRWA, deux autres de ses employés, l’un travaillant comme agent de la voirie et l’autre comme conducteur de camion poubelle, ont été grièvement blessés par des tirs d’artillerie, mais leur vie n’est pas en danger.
Dans l’ensemble, ce sont plus de 50 Palestiniens qui auraient été tués au cours des dernières scènes de violence qui ont vu des combattants du Hamas puissamment armés prendre d’assaut des points stratégiques occupés par les militants du Fatah dans la bande de Gaza.
Selon M. Ging, la situation de plus en plus catastrophique qui prévaut dans Gaza exige de toutes les parties qu'elles fassent preuve de retenue pour permettre aux organisations humanitaires telles que l’UNRWA d’honorer leurs engagements vis-à-vis des Palestiniens.
« Nous n’avons d’autre choix que de réduire nos opérations »
« Nous souhaitons reprendre nos opérations et remplir la mission qui nous est assignée. Nous continuerons donc de suivre de près la situation, mais pour l’instant nous n’avons d’autre choix que de réduire nos opérations tant que notre personnel sera victime des violences », a expliqué à IRIN depuis la Jordanie Chris Gunness, le porte-parole de l’UNRWA.
La décision de l’UNRWA intervient à un moment où les services médicaux de Gaza commençaient à être submergés, a indiqué une organisation médicale. Plusieurs hôpitaux tentent de faire face à l’afflux des blessés alors que les ambulances sont retenues par des hommes armés aux nombreux postes de contrôle dressés dans Gaza.
« La situation est extrêmement grave. Les hôpitaux sont débordés par l’afflux de blessés. Il y a un nombre trop important de blessés par rapport à la capacité d’accueil des hôpitaux. En outre, le système d’approvisionnement en médicaments ne fonctionne pas », a déploré William Dufourcq, chef de la mission de l’ONG Médecins du Monde.
« Nous ne pouvons pas accéder à nos patients parce que nos ambulances ne peuvent pas circuler en ville. Notre personnel a très peur et nous ne savons pas si la situation va s’améliorer », a fait remarquer Abdel Hadi, directeur de Medical Relief, à Gaza, une organisation dont les services tels que les dispensaires mobiles sont très fréquentés par des milliers de Palestiniens.
Un manifestant a été tué le 13 juin lorsque des tireurs ont ouvert le feu sur les milliers de Palestiniens descendus dans les rues pour protester contre les meurtres qui se déroulent dans la ville de Gaza.
« La population est très remontée contre les militants des factions rivales. Elle a le sentiment d’être manipulée et d’être prise au piège dans des combats qui ne les concernent pas », a affirmé un travailleur humanitaire de Gaza qui a requis l’anonymat.
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