1. Accueil
  2. Middle East and North Africa
  3. Israel

Les conditions sanitaires se dégradent en Cisjordanie

La récente reprise de la grève des travailleurs de la santé publique palestiniens a de graves conséquences sur les services dispensés dans les centres de soins primaires et les hôpitaux publics de Cisjordanie, s’est inquiété lundi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« Plus la grève se poursuit, plus il est probable qu’elle aura des conséquences à long terme sur la santé [des populations] », a déclaré Eileen Daly, coordinatrice des services de santé du CICR pour la Cisjordanie. « Les centres de soins primaires sont fermés depuis le début du mois de mai, ce qui réduit la disponibilité des vaccins et la distribution de médicaments aux malades chroniques ».

Aujourd’hui, « la plupart des hôpitaux acceptent uniquement les femmes sur le point d’accoucher », a expliqué Mme Daly, ajoutant que malgré cela, peu de soins prénataux étaient prodigués.

Selon une déclaration récente des syndicats médicaux palestiniens, les hôpitaux se limiteront à dispenser des soins d’urgence vitale et les comités de grève ont reçu pour consigne d’être plus stricts en matière d’admissions.

Cette redéfinition de « l’urgence médicale », un terme qui ne s’applique désormais qu’aux personnes dont la vie est menacée, vient s’ajouter aux restrictions précédentes, telles que celles portant sur les soins chirurgicaux, mises en place il y a plusieurs mois ; l’ensemble de ces restrictions a provoqué une baisse constante du nombre d’admissions hospitalières en Cisjordanie.

« Les admissions dans les centres de santé publique ont chuté pour atteindre 32 pour cent du nombre enregistré l’année dernière, voire seulement neuf à 13 pour cent, dans certains hôpitaux », s’est inquiétée Mme Daly.

Le docteur Ambrogio Manenti, directeur du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés, s’est dit lui aussi inquiet de la situation actuelle.

« Cette grève constitue le problème le plus grave du secteur de la santé », a-t-il estimé.

M. Manenti a ajouté qu’à l’heure actuelle, seuls les services d’urgence étaient opérationnels et que la grève menaçait de devenir générale.

Les grèves du secteur public, et notamment celles des travailleurs de la santé, ont débuté au mois d’août dernier, les employés du secteur ne percevant plus leur salaire depuis six mois à la suite d’un boycott des bailleurs de fonds internationaux et du gel du reversement des taxes prélevées par Israël au profit de l’Autorité palestinienne, deux conséquences de la victoire électorale du mouvement islamiste Hamas.

La première grève du secteur public a été levée après le versement d’un certain nombre d’arriérés de salaires, mais elle a repris en février et a été ce mois-ci étendue et généralisée à un plus grand nombre de services.

Des salaires partiellement versés

Selon plusieurs rapports récemment publiés, le ministre palestinien des Finances, Salam Fiyad, a en partie versé certains salaires par le biais de sources de financement alternatives, toutefois on ignore encore si ses efforts permettront aux travailleurs de la santé publique de reprendre leurs activités habituelles, d’autant plus que les syndicats ont qualifié les montants versés « d’insuffisants ».

La Commission européenne a, quant à elle, mis en place un Mécanisme international temporaire (MIT) prévoyant le versement d’allocations aux employés du secteur public. Néanmoins, les sommes versées ne couvrent pas le salaire complet d’un médecin ou d’un travailleur de la santé qualifié.

Les représentants du MIT ont récemment déclaré que ces allocations sociales avaient été versées aux prestataires du service civil public palestinien à hauteur de 21 millions d’euros.

Malgré cela, médecins et infirmières affirment ne pas être en mesure de subvenir aux besoins essentiels de leur famille.

« Ils perçoivent des salaires partiels provenant de différentes sources, le ministère n’ayant pas les fonds nécessaires pour les rémunérer, en raison du boycott international qui pèse sur le gouvernement », a expliqué un représentant du ministère de la Santé.

Les réactions de la population à la grève constituent elles aussi un sujet d’inquiétude. L’année dernière, au cours de la première grève, des patients furieux de se voir refuser un traitement ou un médicament avaient agressé et menacé des professionnels de la santé.

Au cours de la grève actuelle, des incidents violents ont même eu lieu dans des zones qui n’avaient pas auparavant été le théâtre de telles confrontations, selon certains travailleurs humanitaires. Des membres du personnel médical ont été menacés et des patients ont endommagé des équipements, ont raconté ces professionnels.

« Le ministère de la Santé fournit quelque 70 pour cent des services sanitaires dispensés à la population palestinienne, et en particulier aux pauvres et aux classes économiques inférieures », a rappelé Mme Daly.

shg/ar/cb/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join