Il a déclaré à IRIN que des intrus se sont introduits avant l'aube de dimanche, dans le bureau de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BECEAO), qui émet et gère le franc CFA, la monnaie en vigueur en Côte d'Ivoire.
Ils ont forcé l'ouverture d'un coffre et ont dérobé des équipements informatiques. Cependant, il n'est pas clairement établi si de l'argent avait été emporté, a-t-il ajouté.
Le mois dernier, 23 personnes ont été tuées au cours d'intenses combats, lorsque des intrus sont entrés par effraction dans une autre branche de la BCEAO, dans la capitale rebelle de Bouaké, et se sont enfuis avec 50 milliards de francs CFA ($83 millions de dollars US) en billets de banque.
Les officiels au siège de la BCEAO en Côte d'Ivoire, à Abidjan, demeurés injoignables, n'ont pu commenter les événements de Man, ville située à 580 km à l’Ouest du pays.
La ville était originellement le siège du MPIGO (Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest), l'un des trois mouvements rebelles, qui de concert, contrôlent le Nord de la Côte d'Ivoire, depuis le déclenchement de la guerre civile en septembre 2002. Man a été pendant plusieurs mois le théâtre de plusieurs combats sporadiques entre des factions rivales des rebelles basées dans le district.
Le porte-parole de l'armée française a expliqué que l'attaque de la banque avait été suivie par des échanges de tirs dans la journée de dimanche à Man. Le calme est revenu après l'arrivée des troupes françaises, quelques heures plus tard. Toutefois, un travailleur humanitaire à Man, contacté par téléphone par IRIN, a signalé de nouveaux tirs dans la ville lundi matin.
Gaspard Deli, un commandant supérieur de la rébellion principale du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), qui avait été envoyé pour restaurer l'ordre à Man plusieurs semaines auparavant, a déclaré à IRIN au téléphone qu'il n'avait aperçu aucune preuve d'intrusion dans la succursale de la BCEAO.
Il a indiqué que les tirs de dimanche étaient simplement le résultat d'un accrochage entre factions rivales dans la ville.
Sidiki Konaté, le porte-parole officiel des rebelles, a nié les articles publiés dans certains journaux ivoiriens, rapportant que la force Licorne désarmerait les combattants rebelles à Man. Il a précisé que leur présence dans la ville serait temporaire.
"Il n'est pas question de désarmer les Forces Nouvelles (rebelles), et encore moins de redéployer les forces françaises de l'Opération Licorne dans notre zone," a spécifié Konaté à IRIN par téléphone, depuis Bouaké.
M. Peillon, le porte-parole de l'armée française de maintien de la paix, forte de 4000 hommes en Côte d'Ivoire, a déclaré : "Nous resterons ici jusqu'à ce que la sécurité soit rétablie."
Des diplomates et des travailleurs humanitaires ont suggéré en privé, que la direction rebelle, financièrement aux abois, pourrait être le commanditaire des deux attaques de la banque. Ils ont également exprimé des craintes concernant la sécurité de l’agence BCEAO de la ville rebelle de Korhogo, près de la frontière nord avec le Burkina Faso.
Les rebelles ont signé un accord de paix sous les auspices de la France en janvier, et ont rejoint un gouvernement de large ouverture dit de réconciliation nationale en avril. Cependant, ils ont suspendu leur participation au processus de paix le 23 septembre, se plaignant que M. Gbagbo avait failli à la délégation de ses pouvoirs au gouvernement.
Depuis lors, la situation politique en Côte d'Ivoire est bloquée et la tension perdure. La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tente d'organiser depuis deux semaines un sommet de réconciliation entre M. Gbagbo et les rebelles pour briser la glace.
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