1. Accueil
  2. West Africa
  3. Côte d’Ivoire

Le Ghana à la rescousse

Le Président ghanéen John Kufuor prévoit d'organiser un sommet à Accra, qui réunirait le Président ivoirien Laurent Gbagbo et les rebelles, pour débloquer le processus de paix en Côte d'Ivoire dans l'impasse depuis le mois passé, ont révélé des sources diplomatiques.

La rencontre préconisée pourrait avoir lieu à la fin de ce mois ou au début du mois de novembre, dans l'objectif de persuader les rebelles de reprendre leur participation dans le gouvernement de réconciliation nationale de Côte d'Ivoire, et de commencer le processus reporté de désarmement et de démobilisation, ont-elles ajouté.

Les sources ont expliqué que M. Kufuor était le fer de lance de cette initiative de rassemblement des deux parties, compte-tenu de sa responsabilité de Président de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a déployé 1,300 troupes de maintien de la paix en Côte d'Ivoire. le pays de M. Kufuor a accueilli deux précédentes rencontres entre M. Gbagbo et les rebelles au début de l'année.

Les sources ont indiqué que les Nations-Unies était étroitement engagées dans cette initiative, ce conduisant M. Gbagbo à s'envoler dimanche pour la ville d'Akosombo, à 100 km au nord d'Accra, pour rencontrer M. Kufuor, avant de poursuivre son périple au Nigeria pour rendre visite à Olusegun Obasanjo, le Président de la superpuissance régionale.

Son voyage est intervenu après des discussions entre M. Kufuor et l'Envoyé Spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Albert Tevoedjre, samedi, pendant que l'opposant ivoirien Alassane Ouattara était de passage à l'aéroport d'Accra.

"Il y a un désaccord et des accrocs, et nos tentatives visent à débloquer ce qui est bloqué," a expliqué à IRIN Ralph Uwechue, l'Envoyé Spécial de la CEDEAO en Côte d'Ivoire, qui a accompagné M. Teveoedjre à Accra.

"Nous avons réalisé que nous devions prendre action pour persuader les forces nouvelles (rebelles) à examiner très rapidement la question."

Dans l'intervalle, des sources de la police ivoirienne ont informé lundi, que le gouvernement avait procédé à l'arrestation de onze autres personnes au cours du week-end, en relation avec les allégations de complot d'assassinat du Président Gbagbo en Août.

Le gouvernement a indiqué le mois dernier détenir 18 personnes impliquées dans ce complot, dont un Commandant supérieur de la police et un Général de l'armée. Les dernières arrestations portent le nombre des suspects à 29 personnes, officiellement détenues en Côte d'Ivoire.

Treize autres personnes avaient été appréhendées en France lors de la découverte du complot en août, incluant Ibrahim Coulibaly, un ancien Sergent de l'armée ivoirienne qui a été impliqué dans plusieurs tentatives de coup d'état. EIles ont été depuis relâchées.

Une source du gouvernement ivoirien a dévoilé que le ballet diplomatique du week-end dernier a enregistré le voyage des Présidents du Togo et du Bénin à Tripoli, pour demander au leader libyen Muammar Khaddafi, de mettre la pression sur son proche allié, Blaise Compaoré du Burkina Faso, afin de renvoyer les rebelles ivoiriens à la table des négociations.

Les rebelles qui occupent le Nord de la Côte d'Ivoire, ont signé un accord de paix en janvier. Toutefois, ils ont suspendu leur participation au processus de paix le 23 septembre, en protestant contre ce qu'ils présentent comme le refus du Président Gbagbo de céder ses pouvoirs au gouvernement de réconciliation nationale.

M. Compaoré est largement considéré comme un sympathisant des rebelles qui dépendent du Burkina Faso pour la plupart de leurs relations avec le monde extérieur. Des sources diplomatiques ont évoqué la présence du leader des rebelles, Guillaume Soro, dans la capitale Burkinabè, Ouagadougou, lundi.

M. Gbagbo a déclaré que la CEDEAO mettait la pression sur toutes les parties pour qu'elles reprennent leurs sens et désamorcent l'impasse, avant que la situation ne se détériore et profite à la reprise des hostilités.

"Au Président Gbagbo, nous lui avons dit qu'il était le Président de tout le pays, par conséquent, il a besoin d'avoir une "patience élastique", puis aux rebelles, nous avons dit qu'ils étaient jeunes et qu'ils ne devaient pas détruire leur futur héritage," a-t-il rapporté.

M. Gbagbo a lui-même essayé de détendre l'atmosphère de tension au cours du week-end, en déclarant aux journalistes à l'issue de sa rencontre avec M. Kufuor, que malgré les difficultés dans le processus de paix, un accord de cessez-le-feu avec les rebelles avait fermement tenu pratiquement six mois, et qu'il rentrait "heureux".

Cependant, M. Uwechue a insisté que la situation en Côte d'Ivoire demeurait toujours dangereusement instable. "Ceux qui ont les armes les ont baissées, mais ils les détiennent toujours," a-t-il précisé à IRIN.

La semaine dernière, le gouvernement a interdit toutes les manifestations pendant trois mois, et a ordonné le démantèlement d'un groupe de jeunes à vocation de milice, qui a été accusé d'avoir saccagé à Abidjan les locaux des compagnies de l'eau, de l'électricité et de cellulaires appartenant à des multinationales françaises, au cours d'une marche de protestation contre le refus des rebelles de désarmer.

Le Front Populaire Ivoirien (FPI) de M. Gbagbo, qui est proche de la ligne dure des groupes de jeunes, les "Jeunes Patriotes", a souvent accusé la France de soutenir la cause des rebelles.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join