Apparaissant 3 jours après avoir été enlevé du pouvoir par un coup d’état sans effusion de sang, M . Kumba Yala a présenté sa démission du poste de Chef d’Etat, apportant ainsi une note de légalité constitutionnelle au putsch après son retrait involontaire.
Son discours pré-enregistré a été diffusé à la radio et à la télévision d’Etat, après avoir été vérifié et approuvé par le Général Verissimo Correia Seabra, le Chef des forces armées qui a usurpé le pouvoir dimanche.
Plus tôt dans la journée, une foule de plusieurs milliers de personnes ont marché à travers les rues de la capitale Bissau, pour manifester leur soutien à la junte militaire.
M. Kumba Yala, qui a été constamment gêner par l’absence d’argent pour payer les soldats et les fonctionnaires, a appelé la communauté internationale à se montrer généreuse, en aidant la Guinée-Bissau à revenir sur le sentier de la démocratie.
Son discours a été diffusé après 48 heures d’intenses discussions entre le Président déchu, le Général Correia Seabra et la délégation des ministres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les ministres du Ghana, du Sénégal, de la Guinée-Conakry, du Nigeria, de la Gambie et du Cap-Vert, ont été envoyés dans l’ancienne colonie portugaise de 1,3 millions d’habitants, pour essayer de persuader les militaires de regagner leurs casernes, et de laisser le pouvoir aux civils.
Cependant, rien n’indiquait dans le discours de M. Yala que la mission de la CEDEAO avait convaincu le Général Correia Seabra et les 32 hommes de la junte militaire de quitter le pouvoir ou confirmer une date pour les élections.
Ils ont toutefois invité une commission adhoc, composée de leaders politiques et officiers militaires, présidée par Dom Jose Camnate Bissing, évêque de l’Eglise Catholique de Bissau, à installer un gouvernement civil de transition dans les prochains jours.
M. Kumba Yala, qui avait dissous l’Assemblée nationale en novembre 2002 et avait reporté 4 fois les nouvelles échéances électorales législatives, a reconnu « l’extrême gravité de la situation présente.»
Il a ajouté qu’il était prêt à renoncer au pouvoir pour aider à trouver une solution à la crise politique, afin d’atteindre « une résolution pacifique et fraternelle de nos problèmes nationaux. »
“J’accepte la nomination d’un gouvernement civil d’unité nationale et de transition, dirigé par une personnalité guinéenne qui prendrait les commandes d’un consensus national, et connue pour son patriotisme, sa compétence et son intégrité, » a-t-il déclaré.
M. Yala, qui a été élu à 72 % des votes au cours des élections qu’on qualifierait de scrutin libre et transparent, il y a 3 ans, a demandé que les élections générales –présidentielles et législatives - puissent se tenir dans un délai raisonnable, en accord avec le calendrier électoral adopté par consensus.
Il a plaidé que la communauté internationale « apporte un soutien sans réserve au gouvernement civil d’unité nationale et de transition, en fournissant une assistance matérielle et financière nécessaire à la sauvegarde de la légalité, et permettant l’exécution du processus électoral. »
M. Kumba Yala a remercié pour finir les forces armées d’avoir évité l’éffusion le sang ; mais il a ajouté : « je leur demande de retourner dans leurs casernes. »
Une personnalité de la CEDEAO a informé IRIN que les Présidents, Olusegun Obasanjo du Nigeria et Abdoulaye Wade du Sénégal étaient attendus en visite en Guinée-Bissau, jeudi, pour des entretiens avec Correia Seabra portant sur un rapide retour à la normalité constitutionnelle.
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