1. Accueil
  2. West Africa
  3. Togo

L'opposition soutient que les élections étaient 'bourrées d'irrégularités'

Plusieurs heures après la fin des opérations de vote pour les élections présidentielles de dimanche au Togo, les quatre partis d'opposition et un candidat indépendant ont déclaré que les scrutins avaient été caractérisés par une fraude et par des irrégularités massives en faveur du plus ancien président sortant d'Afrique, Gnassingbé Eyadéma.

Les partis, en l'occurrence l'Union des Forces de Changement (UFC), le Comité d'action pour le parti du renouveau, la Convergence patriotique panafricaine [une fusion de quatres formations politiques de l'opposition], le Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), ainsi que le candidat indépendant Nicholas Lawson, ont appelé à une reprise des élections.

Dans des conférences de presse séparées, ils ont indiqué que les urnes ont été bourrées par des officiels tandis que des partisans de l'opposition ont été intimidés ou interdits dans les bureaux de vote. Des bureaux de vote fictifs, ont-ils poursuivi, ont été créés alors que des bureaux qui existaient n'ont pas reçu de bulletins de vote.

Des officiels favorables à M. Eyadema, ont-ils ajouté, ont fermé les bureaux de vote avant 17H00 GMT, refusant ainsi à beaucoup d'électeurs, parmi les 3,2 millions inscrits, l'opportunité de décider qui dirigera le pays pour les cinq ans à venir. Les bulletins de vote sont en train d'être dépouillés et les résultats devraient être annoncés mardi.

Des observateurs électoraux de l'Union Africaine (UA), de même que les autorités, ont démenti les accusations de l'opposition. Dans sa première évaluation du déroulement des élections, Ewangi Cephace Germain, chef de la délégation des observateurs de l'UA, a souligné que les élections se sont bien déroulées, en dépit de quelques incidents mineurs qui ne mettent pas en cause l'ensemble du processus.

Quelque 187 observateurs internationaux ont surveillé ces troisièmes élections plurielles en 43 ans d'indépendance du Togo. Le général Eyadéma, qui a pris le pouvoir en 1967 à l'issue d'un putsch sanglant, avait gagné en 1993 les premières élections pluralistes, ainsi que les deuxièmes en 1998, dans un climat d'accusations de trucage du scrutin. L'Union européenne a suspendu son aide au pays en 1993, invoquant sa mauvaise performance en matière des droits de l'homme.

Zeus Ajavon, membre de la mission électorale indépendante de l'opposition, a informé IRIN qu'à Tsévié, une circonscription électorale située à 30 km au nord de la capitale Lomé, des électeurs mécontents ont brûlé des pneus et assailli la mairie. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour les disperser, ont précisé d'autres sources ce lundi.

"Je suis arrivé au bureau de vote avant 6H30 GMT et j'ai remarqué que la partie transparente de l'urne est tournee contre le mur, J'ai reclame que la partie transparente soit mise a porte d'oeil et c'est alors que je me suis rendu compte que l'urne est bourree ", a affirmé à IRIN M. Ajavon. " J'ai fait un tour dans d'autres bureaux de vote et c'était pareil".

Maurice Dahuku Pere, candidat du Pacte socialiste pour le renouveau (opposition) a déclaré dimanche à IRIN que dans la région de Kozah du nord, dont est originaire M. Eyadéma, " le prefet est arrive et a ordonne l'ouvertrue de l'urne, se rendant que le vote n'etait pas favorable il a repris le vote. "

Ancien membre du bureau politique du parti de M. Eyadéma, le Rassemblement du peuple togolais, M. Pere a souligné que le vote du personnel de la sécurité, qui a eu lieu jeudi, était également truqué. Certains membres du personnel de la sécurité, a-t-il expliqué, ont voté sous l'œil vigilant d'un " frère d'armes " posté dans l'isoloir.

L'Union des Forces du Changement, le principal parti de l'opposition au Togo, et la Convergence démocratique du peuple africain, ont rejeté toute participation à un gouvernement d'unité nationale sous M. Eyadéma. Lors d'un rassemblement électoral vendredi, le président sortant s'était en effet engagé à former un gouvernement d'unité nationale s'il était déclaré gagnant.

Depuis son accession au pouvoir, le président Gnassingbé Eyadéma a dirigé d'une main de fer les cinq millions de Togolais. Acculé dans les années quatre-vingt-dix à une politique pluraliste, M. Eyadéma (67 ans) est le plus ancien président du continent, battant de dix mois son homologue Omar Bongo du Gabon. Il a modifié la constitution en 2002 pour lui permettre de briguer un nouveau mandat.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join