La Cour a maintenu la décision de la commission électorale du Togo stipulant que M. Olympio était inéligible aux élections car il n'a pas présenté l'attestation de domiciliation et le quitus fiscal. La constitution exige, entre autres choses, d'un candidat présidentiel d'avoir résidé au Togo douze mois au moins avant la date des élections et d'avoir un revenu imposable dans le pays.
Depuis qu'il est tombé en disgrâce avec Eyadéma au début des années quatre-vingt-dix, M. Olympio a vécu en exil à Londres, Paris ou Accra. Il est retourné au Togo le 26 avril dernier et a déclaré ne pas disposer de revenus imposables dans cette petite nation de l'Afrique de l'Ouest.
Chef de l'Union des forces du changement (UFC) party, Olympio est le fils du premier président du Togo, tué lors d'un Coup d'Etat en 1963. Lui-même a échappé à une tentative d'assassinat. En 1998, la seule fois où M. Olympio à participé à des élections présidentielles, il a terminé deuxième après M. Eyadéma qui avait recueilli 34 pour cent des voix.
Ses partisans ont tenté de bloquer mercredi les grandes artères de la capitale, en signe de protestation. D'autres ont brûlé des pneus et ont en partie incendié une station d'essence. Des policiers armés ont été rapidement déployés dans les quartiers et ont brisé la protestation.
Avant l'annonce de la décision de la Cour, un tract intitulé " Tout le monde doit être candidat " a circulé dans la capitale Lomé exhortant la Cour à déclarer M. Olympio éligible. Il a menacé de mort ceux qui, selon le pamphlet, excluaient les candidats. " Le MJDT demande aux éléments des FAT [Forces Armees Togolaises] et des forces de
sécurité publique d'être pour une fois au rendez-vous
de l'histoire." a-t-il déclaré.
Des sources à Lomé ont indiqué à IRIN qu'elles estimaient que le MJDT était une faction dissidente du groupe d'opposition la Nouvelle Dynamique Populaire.
D'autre part, les autorités ont commencé à distribuer mercredi les cartes électorales. Cependant, Edem Kodjo, candidat de l'opposition, a signalé à IRIN des rumeurs selon lesquelles la distribution des cartes n'avaient pas eu lieu dans les fiefs de l'opposition.
M. Kodjo a désapprouvé la décision de la Cour et a regretté que M. Eyadéma soit revenu sur sa parole de ne pas se porter candidat en 2003. Il a exhorté l'opposition à présenter un candidat unique contre M. Eyadéma, au pouvoir depuis 1967. "Si l'opposition arrive à présenter un candidat unique
contre le président EYADEMA , alors nous aurons de fortes chances de gagner car on ne triche pas tout un
peuple lontemps", a déclaré à Lomé M. Edem, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA).
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