Mme McAskie, que le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, a nommée il y a un mois comme son Envoyée spéciale pour la Côte d'Ivoire, plaidera en faveur du travail des agences de l'ONU et de la communauté humanitaire, proposera des recommandations pour renforcer leur travail sur le terrain, et exhortera les autorités ivoiriennes et celles des pays voisins à prendre en compte les besoins humanitaires des personnes affectées pendant qu'on recherche une solution politique.
Sa mission la conduira au Liberia, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Ghana et au Togo. Chacun de ces pays a une forte communauté en Côte d'Ivoire. Plusieurs milliers ont quitté ce pays depuis le déclenchement de la crise.
De son côté, l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) débutera, samedi prochain, le rapatriement d'environ 600 réfugiés libériens du sud-ouest de la Côte d'Ivoire, comme mesure d'urgence de dernier ressort, a annoncé ce mercredi à IRIN le directeur intérimaire du bureau du HCR à Abidjan, Panos Moumtzis.
Le Gouvernement libérien a donné 'le feu vert' à l'agence pour rapatrier les réfugiés, qui seront transportés dans leur pays par navire, a-t-il déclaré.
Environ 1 000 Libériens sont actuellement bloqués dans les locaux de l'agence à Tabou, une ville du sud-ouest, après avoir fui l’hostilité grandissante et la montée des sentiments anti-libériens de la part des autochtones des villages avoisinants, suite à l'attaque de Grabo à la fin décembre.
Toutefois, une délégation du ministère des Affaires étrangères a visité la région, et les ressentiments à l'égard des réfugiés se sont calmés, a-t-il ajouté. Quelque 200 Ivoiriens vivent sur un site à Tabou, après avoir été déplacés de Grabo. Il y en aurait également plusieurs autres qui vivent sur des sites à San Pedro, également situés dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire.
Sur le front politique, les six principales formations politiques et les trois groupes rebelles ont entamé aujourd'hui à Paris leurs discussions dans le cadre d'une table ronde pour tenter de trouver une solution à quatre mois de crise, sous l'égide de la France, de l'ONU et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
"Votre peuple vous observe", a déclaré aux belligérants lundi le ministre français des Affaires étrangères, dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture. Les questions de la nationalité, de l' " ivoirité " et la question du foncier doivent être abordés car elles sont déterminantes pour instaurer une paix, a affirmé M. de Villepin, selon des sources médiatiques françaises.
L' "Ivoirité" est un concept créé par l'ex-président Henri Konan Bédié, qui est à la tête de la délégation du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), le plus ancien parti du pays. Il est montré du doigt comme une des sources du conflit car ses détracteurs le taxent d’ " anti-étranger ", ayant des accointances xénophobes et d'exclusion. M. Bédié a déclaré qu'il entendait symboliser l'identité culturelle et l'héritage de la Côte d'Ivoire, et qu'il ne visait à exclure personne.
La réunion ivoirienne, qui se tient à huis clos, devrait se prolonger jusqu'au 24 janvier. Deux jours après, un sommet des dirigeants d'Afrique de l'Ouest s'ouvrira à Paris. Le président Laurent Gbagbo n'assiste pas aux pourparlers.
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