S’exprimant depuis Abidjan, M. Lecia a ajouté qu’il n'était pas possible dans l'immédiat d'identifier le ou les mouvements rebelles à l'origine de ces attaques. A la fin novembre, deux nouveaux groupes, le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP) et le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) sont apparus comme de nouveaux fronts. Le mois dernier, de nombreux accrochages se sont produits entre ces nouveaux groupes et les soldats français. D’après M. Lecia, les combats au mortiers, qui ont duré trois heures, se sont terminés vers 12H30 GMT (heure locale).
Ces derniers combats coïncident avec des incursions rebelles dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire, qui ont conduit à un déplacement de la population vers la ville portuaire de San Pedro, ont indiqué à IRIN lundi des sources humanitaires. Grabo, une ville du sud-ouest, est tombée aux mains des rebelles, ont précisé les sources.
La ruée vers San Pedro est une situation inquiétante, ont ajouté les sources. Au cours des derniers jours, environ 2 200 personnes se sont réfugiées dans le bâtiment d’une école primaire locale, a confirmé à IRIN lundi le responsable de la Croix-Rouge à San Pedro, Akpa Emmanuel. Il a déclaré qu’il était difficile d’évaluer le nombre des déplacés car le mouvement de la population était très imprévisible. M. Akpa a signalé que son organisation et d’autres sont en butte à de sérieuses difficultés pour répondre aux besoins élémentaires, notamment en termes de nourriture et de matériels médicaux. Les organisations s’activent aussi pour le transport car les déplacés veulent quitter San Pedro pour la capitale économique, Abidjan, ou pour Bocanda et Daoukro, deux villes du centre.
Ces incidents se sont déroulés pendant une fin de semaine riche en événements politiques, avec la seconde visite du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui se trouvait à Abidjan pour donner un élan à une solution diplomatique à la crise. Lors de sa première halte à Abidjan vendredi, M. de Villepin a annoncé que son Gouvernement serait prêt à recevoir, le 15 janvier, les principales formations politiques pour une table ronde d’une semaine. Cette réunion sera suivie, le 26 janvier, d’une rencontre des chefs d’Etats des pays affectés par la crise, a précisé le chef de la diplomatie française.
L’autre nouvelle d’envergure a été l’annonce faite par le président Laurent Gbagbo que l’armée nationale allait observer un cessez-le-feu total sur tous les fronts, garder au sol tous les hélicoptères de combats utilisés dans les récents raids aériens, et expulser tous les mercenaires. Les mercenaires devaient quitter le pays samedi.
La deuxième étape a conduit le ministre français à Bouaké pour rencontrer des membres du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), qui s’est également engagé à cesser tous les combats. Le MPCI a aussi accepté d’envoyer une délégation à Paris. Les représentants du MJP et du MPIGO étaient absents de la réunion de Bouaké.
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