Dans un communiqué publié mercredi à son Siège à Addis Abeba, l'UA a exhorté le Gouvernement ivoirien et le Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), rebelle, à apporter son entière coopération aux efforts de médiation dans le but d'accélerer le processus de négociation.
Selon l'UA, cela devrait se faire dans le respect de la légalité constitutionnelle, de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays, est-il indiqué dans un communiqué paru au terme de la 87ème session ordinaire, au niveau des ambassadeurs, de l'organe central du Mécanisme pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits.
Louant les efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la médiation du président togolais, Gnassingbé Eyadéma, ainsi que les autres efforts régionaux, l'UA a exprimé son appui à l'établissement d'un bureau de liaison dans la capitale économique de la Côte d'ivoire, Abidjan, afin de veiller à une surveillance plus étroite de la situation.
Elle a lancé un appel de fonds pour que la CEDEAO puisse faciliter le déploiement rapide d'une force d'interposition dans le pays.
Elle s'est également félicitée de l'envoi en Côte d'Ivoire, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Ghana d'une délégation issue de la commission de l'UA pour les réfugiés et pour les personnes déplacées, chargée d'évaluer l'impact humanitaire de la crise et d'examiner les modalités d'assistance de l'UA aux populations affectées.
Par ailleurs, le sommet ouest-africains qui était prévu à Accra, capitale du Ghana, le 7 décembre, a été reporté, ont annoncé ce jeudi les organes de presse.
Le sommet se proposait d'examiner les modalités de déploiement d'une force de maintien de la paix en Côte d'Ivoire. Cette force est censée remplacer les soldats français qui surveillent le cessez-le-feu signé le 17 octobre par le MPCI et accepté par le gouvernement ivoirien.
Radio France Internationale (RFI) a rapporté que le nouveau groupe rebelle, le Mouvement pour la Paix et la Justice (MPJ), a capturé Koro, une ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Touba, à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Koro, une zone de production du sucre, a été occupée mercredi.
D'un autre côté, à Man, une petite ville de l'ouest du pays, que le gouvernement a affirmé avoir repris des mains des rebelles du MPJ en début de semaine, des corps jonchent les rues, selon la BBC qui cite des témoins visuels.
"Je suis traumatisé… Il y a des cadavres partout", aurait déclaré à l'Associated Press Carlos Fardom, un ressortissant français, après avoir fui la ville mercredi. "Certaines personnes ne veulent pas sortir car les cadavres dans les rues sont en décomposition et cela sent mauvais", a témoigné un jeune homme du nom de Ndri.
La crise, qui a été déclenchée par la mutinerie du 19 septembre dernier et a divisé le pays en deux, avec le sud aux mains du gouvernement et le nord occupé par le MPCI, a connu un nouveau tournant le 28 novembre avec l'émergence de deux nouveaux groupes rebelles inconnus jusqu'ici, le MPJ et le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO), qui se sont emparés de quatre localités dans l'ouest du pays.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions