Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Jake Obetsebi-Lamptey, RSF a déclaré qu’"aucun média au Ghana n’a incité à aucun meurtre », et qu’il était « important que les citoyens du Ghana aient accès à des informations autres que les officielles ». L’organisation basée à Paris a demandé l’annulation du Emergency Powers Act de 1994, invoqué par le gouvernement pour imposer une censure sur les informations en rapport avec le conflit.
Le 25 mars, des hostilités se sont produites à Yendi entre les clans Andani et Abudu de la Région traditionnelle de Dagbon, dans la Région du Nord, au sujet des festivités pour le Festival annuel Bugum (Feu) des chefs et des peuples de la région. Vers la fin de la semaine, 28 personnes avaient été tuées, notamment le chef éminent, Ya-Na Yakibu Andani II. Des douzaines d’autres ont été blessées. Le président John Kufuor a imposé un état d’urgence deux jours plus tard.
En vertu de l’Emergency Powers Act de 1994, le président peut censurer toute information émanant de ou relative à une région affectée par un état d’urgence. M. Lamptey a déclaré que certaines informations sur la situation étaient « hautement inflammatoires », et d’autres « totalement fausses » ou « mal intentionnées ».
Le musellement des médias a provoqué des réactions mixtes de la part des professionnels des médias au Ghana, a rapporté mercredi JoyFM dans son site en ligne. Tandis que certaines organisations perçoivent la directive comme une tentative de bâillonner la presse, d’autres en revanche ont choisi de la respecter dans l’intérêt de la sécurité nationale. Certains pourtant voient l’action du gouvernement comme une tentative de voiler ses erreurs dans son approche de la situation, une accusation réfutée par M. Obetsebi-Lamptey, a rapporté JoyFm.
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