L'appel fait suite à des visites effectuées par le CICR aux familles de quelque 1 362 Marocains détenus par le Front populaire pour la libération de Saguia el-hamra et Rio de Oro (POLISARIO), a rapporté le comité dans son dernier bulletin sur le conflit.
Le CICR a rendu visite à 396 familles entre le 3 et le 14 février, leur a donné des nouvelles sur leurs parents détenus, et a recueilli des photographies et des lettres à remettre aux prisonniers, a précisé le CICR.
Le conflit a fait qu'un « nombre incalculable d'enfants ont grandi sans un père, que des épouses attendent toujours le retour de leurs maris, et que des mère vivent dans le seul désir de voir leur fils une dernière fois », a témoigné le CICR. Il a exprimé son inquiétude concernant « la mauvaise santé physique et mentale croissante de 1 362 prisonniers, dont 916 ont été capturés il y a plus de vingt ans », et a appelé à leur libération.
Le front POLISARIO avait remis en liberté 115 de ses prisonniers. Le Maroc affirme qu'il n'a pas de prisonniers de guerre, mais le POLISARIO prétend l'inverse, a déclaré à IRIN une source humanitaire.
Le Maroc a annexé le Sahara occidental en 1975, peu après le retrait de l'Espagne du territoire. Le Front POLISARIO a ensuite entamé une lutte pour l'indépendance de l'ancien territoire espagnol.
Après un accord de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front POLISARIO, la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), a été déployée en septembre 1991 pour contrôler le cessez-le-feu et pour organiser un référendum qui permettrait au peuple du territoire de décider de son futur statut. L'organisation d'un référendum a été entravée par le désaccord entre les deux parties sur plusieurs points, en particulier sur la question des personnes éligibles pour voter.
Le mandat actuel de la MINURSO expire jeudi et, dans son dernier rapport au Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental publié il y a une semaine, le Secrétaire-Général des Nations Unies, Kofi Annan, a sollicité sa prorogation jusqu'au 30 Avril.
Il a aussi indiqué que son retrait serait l'une des quatre futures options. Une autre option consisterait à ce que l'ONU essaie de mettre en oeuvre un plan de règlement de 1988, sans l'assentiment des deux parties. La troisième option résiderait dans la révision par James Baker III, l'Envoyé personnel de M. Annan, d'un récent projet d'accord cadre, encore sans nécessairement avoir l'accord des deux parties concernées. Le Front POLISARIO avait rejeté cet accord cadre. La quatrième proposition consisterait à examiner avec les partie intéressées une partition possible du territoire.
Le Conseil de sécurité doit examiner mardi la situation au Sahara occidental.
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