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Climat d'incertitude à la veille de la rencontre de Sun City

Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a déclaré que la
reprise du dialogue intercongolais (DIC) prévue le 25 février en Afrique du Sud offre aux parties congolaises " une occasion unique " pour entamer une " discussion politique importante " et convenir d'un " nouvel ordre politique " en République démocratique du Congo (RDC).

M. Annan a exhorté toutes les parties congolaises au dialogue, invitées par
le médiateur des pourparlers et ancien président du Botswana, Ketumile
Masire, à participer à cette rencontre dans un " esprit constructif ".

La requête du Secrétaire général auprès des protagonistes du dialogue fait suite à la déclaration du chef du Mouvement pour la libération du Congo
(MLC), Jean-Pierre Bemba, annonçant mardi qu'il ne participerait pas aux
pourparlers de Sun City. Selon M. Bemba, sur les 20 partis de l'opposition acceptés par le médiateur, " plusieurs sont des mouvements d'opposition
fictifs et des alliés du président Joseph Kabila ".

Dans un entretien avec Radio France Internationale, M. Bemba a expliqué
qu'en refusant de participer à cette rencontre, il n'entend ni boycotter ni
faire obstruction aux pourparlers. " Au contraire, nous voulons éviter une
guerre civile provoquée par la prise de mauvaises décisions lors du
dialogue. "

" Tout ce que nous demandons, c'est le respect de la définition d'une
opposition crédible et reconnue, selon les accords de Lusaka. Je ne veux pas
de confusion entre les politiciens et l'opposition politique. L'opposition
est généralement opposée à un gouvernement, " a-t-il commenté.

Parallèlement, dans un entretien accordé jeudi à Radio Botswana, M. Masire a indiqué que depuis la suspension en octobre 2001 des pourparlers d'Addis
Abeba, son bureau travaillait sur un mécanisme visant à résoudre certaines
questions en suspens dont la participation de toutes les parties congolaises au dialogue. Il a jugé ironique d'être accusé de ne pas souhaiter un dialogue ouvert à tous alors que tous les mouvements ont eu la possibilité de choisir leurs propres représentants.

A la question de savoir pourquoi une partie de l'opposition et le MLC de M.
Bemba ont émis des protestations, il a répondu que deux-tiers des
personnalités du mouvement de l'opposition sont proches du gouvernement de Kinshasa, a déclaré sur Radio France Internationale l'assistant de M. Masire, Hacen Ould Lebatt, ajoutant que chaque groupe ayant droit à un nombre supplémentaire de représentants a pu " en toute liberté procéder à leur sélection ".

" La médiation - et les faits le prouvent, ainsi que les personnes
concernées, puisqu'elles l'ont noté dans le compte-rendu de leur réunion - y compris le gouvernement, le Mouvement de libération congolais, le
Rassemblement congolais pour la démocratie, et le groupe des chefs de
l'opposition qui étaient présents à Gaborone, ne peuvent nier que ces chefs
de l'opposition font en fait partie de l'opposition, " selon M. Lebatt.

Interrogé sur les moyens dont dispose la médiation pour mettre fin à cette
impasse, il a répondu : " Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous
sommes à leur disposition pour aborder avec eux tout ce qui pourrait les
satisfaire et réduire leurs griefs. Je suis totalement convaincu que nous
réussirons. "

Parmi les principaux groupes représentés aux pourparlers, figurent le gouvernement de Kinshasa, l'opposition non armée, le MLC soutenu par l'Ouganda, le RCD soutenu par le Rwanda et la société civile.

Bien que n'ayant aucune structure centrale, d'autorité ou d'homogénéité, six sièges ont été réservés pour les combattants indigènes, à savoir les
Mayi-Mayi qui entrent dans la catégorie de la société civile ou des " forces vives ". D'une manière générale, le terme Mayi-Mayi s'applique aux mouvements armés des milices traditionnelles qui combattent aux côtés du gouvernement de Kinshasa.

La composition de la délégation Mayi-Mayi a, cependant provoqué quelques
froncements de sourcils dans la mesure où les six émissaires Mayi-Mayi ont
été choisis par le gouvernement de M. Kabila, le RCD et le MLC. " Si vous
donnez au gouvernement et au RCD le mandat de choisir les représentants
Mayi-Mayi, alors que tous les autres groupes choisissent [seulement] leurs
propres délégués, vous ne pouvez pas espérer que les véritables dirigeants
Mayi-Mayi seront satisfaits. Vous ne pouvez vous attendre qu'à un regain de
violence, " a déclaré François Grignon de l'International Crisis Group cité
par l'AFP.

" Tous les protagonistes, y compris Kinshasa, ont essayé de s'approprier et
de profiter de la représentation des Mayi-Mayi, " a-t-il précisé. " Quoi
qu'il advienne, il n'y aura pas de paix à l'est de la RDC sans les
Mayi-Mayi, " a-t-il ajouté.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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