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La ville de Goma " condamnée " à court ou moyen terme

La ville de Goma à l'est de la République démocratique du Congo, désertée par 350 000 de ses habitants au lendemain de l'éruption volcanique survenue le 17 janvier, est " condamnée" à court ou moyen terme, a affirmé lundi à IRIN Piero Calvi, membre des équipes de réserve des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe.

De nouvelles éruptions se produiront très vraisemblablement à proximité ou
dans la ville même de Goma, a-t-il ajouté. La persistance des mouvements
tectoniques dans la vallée du Rift, où se situent plusieurs volcans,
signifie que les fractures d'où s'écoule le magma se rapprochent sans aucun doute de Goma et du lac Kivu, a-t-il ajouté. Il est, pour l'heure,
impossible, de savoir quand se produira une nouvelle éruption de lave.

Lors de l'éruption du Mont Nyiragongo en 1977, la lave s'était déplacée à
une vitesse de 100 km/heure sur les flancs du volcan. Le 17 janvier 2002, le magma s'est écoulé de fissures situées aux frontières de la ville de Goma. Il y a donc de fortes raisons de penser que la prochaine éruption se situera dans la ville même ou sous le lac Kivu, a précisé M. Calvi.

" Le tableau qui se profile est vraiment, vraiment horrible. La prochaine éruption se produira dans la maison de quelqu'un, " a-t-il indiqué.

Si un tremblement de terre a lieu sous le lac Kivu, le dioxide de carbone
provenant du fond des eaux lacustres sera propulsé à la surface, provoquant
l'asphixie des habitants, a-t-il précisé.

M. Calvi a confirmé que ce ne sont pas les volcans qui provoquent les
tremblements de terre continus dans la région mais plutôt le contraire : les
secousses tectoniques ont entraîné une activité volcanique, créant des
fissures sur la croûte terrestre d'où s'est écoulé le magma.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires
(OCHA) a confirmé samedi que les organisations humanitaires font pression pour la mise en place d'un plan d'évacuation pour les habitants de Goma.

Ces organisations déplorent l'absence de route pour sortir de la ville,
rappelant que l'axe routier reliant Goma à Gisenyi, à la frontière avec le
Rwanda et qu'ont emprunté les 250 000 habitants de Goma au cours de leur
exode temporaire, a été fermé y compris pour certains véhicules humanitaires pendant une partie de l'éruption du Mont Nyiragongo, a indiqué OCHA.

L'agence onusienne a rappelé qu'il était nécessaire de trouver des endroits pour héberger les habitants évacués de Goma au delà de Sake, à l'ouest de la ville.

Parallèlement, l'équipe de vulcanologues à Goma a fait savoir que la population de la ville serait tenue informée de façon quotidienne par un
mécanisme d'alerte reposant sur un système de couleurs signalant l'intensité du danger : vert (rien d'inhabituel), rouge (évacuer), entre les deux : jaune puis orange. Le signal actuel est de couleur jaune, a confirmé OCHA. Malgré l'arrivée de nouveau matériel, et d'autres équipements attendus dans les prochains jours, les vulcanologues déplorent leur difficulté à produire des analyses précises par manque de matériel suffisamment perfectionné.

M. Calvi a fait savoir que la ville de Goma ne devrait pas être reconstruire
sur son emplacement actuel. Il a ajouté qu'il avait vu le site proposé par le mouvement rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), contrôlant actuellement la région, pour la reconstruction d'une nouvelle
ville - environ à 15 km de Goma - mais il était encore difficile de savoir
si les habitants accepteraient de changer d'endroit.

OCHA a ajouté samedi qu'il poursuivait ses efforts en vue d'établir avec le
RCD, un bilan définitif des personnes sans logement - actuellement 103 000.
Le RCD, de son côté, a révisé ses chiffres à la baisse, passant le 25
janvier d'un bilan de 250 000 à 180 000 personnes sans logement.

L'ancien président botswanais Ketumile Masire, médiateur dans la guerre
civile en RDC, est arrivé à Goma pour soutenir ses habitants et pour
discuter du processus de paix avec les responsables du RCD, a rapporté la
BBC ce lundi.

Parallèlement, le RCD a refusé de rencontrer un émissaire du président de la RDC Joseph Kabila, venu apporter une aide humanitaire, a rapporté le 25
janvier le journal gouvernemental 'The New Vision'. Le porte-parole du RCD,
Lola Kisanga, cité par le journal, a déclaré le 24 janvier que le RCD
s'était, pour des raisons de sécurité, opposé à rencontrer le ministre,
Mwense Kongolo, venu livrer personnellement des fournitures qui auraient pu être acheminées par des organisations humanitaires.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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