Le président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), Adolphe Omusumba a déclaré que la capture de Fizi, le 7 septembre, s'est produite alors que les forces gouvernementales burundaises se retiraient de l'est de la RDC pour combattre des rebelles à la périphérie de Bujumbura, la capitale de leur pays.
« La capture de Fizi est importante car les rebelles rwandais et burundais ont désormais une ouverture pour monter des incursions à l'intérieur de leurs pays de l'autre côté du lac », a-t-il indiqué à Associated Press.
Il a souligné que la capture était « particulièrement importante » car le gouvernement à Kinshasa avait fourni à ces groupes des embarcations rapides pouvant introduire des combattants au Burundi. « Les officiers des forces gouvernementales [de la RDC] sont ceux qui conçoivent la logistique et les autres opérations clé des rebelles burundais et rwandais à l'est », a-t-il remarqué.
Le RCD-Goma s'est engagé mardi à reprendre Fizi. Le chef des affaires intérieures, Bizima Karaha a affirmé à Reuters qu'il y avait « une énorme force » de rebelles burundais et rwandais dans la ville, ainsi qu'une milice congolaise commandée par des officiers de l'armée régulière congolaises bien connus. « Nous avons demandé au gouvernement de Kinshasa de retirer ces forces, faute de quoi, nous serons dans l'obligation de recourir à la force pour les chasser de la région », a-t-il signalé.
Le chef adjoint de l'état major rwandais, le brigadier général James Kabarebe a indiqué que les forces qui se sont emparées de Fizi étaient arrivées par bateaux du port de Muliro, des rives au sud-ouest du lac. « Nous n'avons pas de forces déployées dans cette région, mais le RCD ébauche des plans pour reprendre le contrôle de la localité et je pense qu'ils le feront », a souligné M. Kabarebe à Reuters.
Des officiers rwandais ont rapporté que des rebelles hutus, qui avaient établi leur base à l'intérieur et autour de Fizi, faisaient partie d'une force de plus de 40 000 hommes se dirigeant vers le Rwanda. Le gouvernement du Rwanda, à majorité tutsie, indique que des dizaines de milliers de miliciens hutus, qui avaient conduit le génocide de 1994 au Rwanda, se cachaient toujours en RDC, et accuse Kinshasa de leur prêter main-forte. La RDC a récusé ces accusations.
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