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La fermeture des camps de PDIP met la réconciliation centrafricaine à l'épreuve

A family prepares to leave Bangui M'Poko airport. Philip Kleinfeld/IRIN

Étienne Guinot attrape un sac de plastique bleu, dont il sort un serpent mort qu'il brandit. « S’il vous mord, il vous tue », prévient-il en frottant la peau rêche et tachetée de l’animal avec ses doigts.

À Fondo, un quartier de Bangui, les serpents sont partout ces temps-ci : accrochés aux arbres, rampant dans l'herbe ou cachés parmi les gros tas de poussière et de gravats là où se tenaient autrefois des maisons.

Ils ont commencé à apparaître peu de temps après que M. Guniot et ses voisins ont été forcés de fuir la capitale de la République centrafricaine (RCA) le 5 décembre 2013 en raison des tueries à grande échelle visant chrétiens et musulmans. Ces communautés réinvestissent aujourd'hui leurs maisons abandonnées, non sans une vive appréhension.

Le massacre a été perpétré par les Séléka – une coalition de groupes rebelles à majorité musulmane qui s'était emparée du pouvoir par un coup d'État neuf mois plus tôt – et les anti-balaka, un réseau non structuré de milices d'auto-défense à majorité chrétienne qui s'était formé en réponse.

M. Guinot, un chrétien, a trouvé refuge avec sa famille à l'aéroport M'Poko de Bangui, où il a vécu quatre ans sous la protection de l'armée française et des Nations Unies.

Le camp, qui a accueilli jusqu'à 100 000 personnes au plus fort de la crise, est devenu un symbole de la situation en RCA, avec ses personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDIP) vivant dans des conditions sordides le long de la piste d'un aéroport international.

Le gouvernement s'emploie à le fermer depuis décembre de l'année dernière. Les quelques PDIP interrogées par IRIN ont confié que vivre à M'Poko leur manquerait. La décision de fermer le camp laisse plusieurs milliers de personnes vulnérables sans savoir où aller ni quoi faire.

À l'instar de M. Guinot, les habitants du camp de M'Poko sont des chrétiens qui vivaient à l'intérieur ou aux alentour du troisième district de Bangui, où subsiste le dernier quartier musulman de la ville, le PK5.

Lire aussi : Reconstruire la paix en République centrafricaine 

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