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Rashid Minhas – Conducteur au Pakistan

Rashid Minhas - driver, Pakistan IRIN

Rashid Minhas, un père de quatre enfants âgé de 35 ans, vit dans un village reculé de la province du Punjab, au Pakistan. Il voit les prix augmenter contrairement à son revenu qui stagne. Il s’inquiète pour l’éducation de ses quatre filles et pense que les temps vont devenir de plus en plus durs.

Nom : Rashid Minhas

Âge : 35 ans

Lieu : Banni Afghanan, Mianwali dans la province du Punjab au Pakistan

Est-ce que votre épouse vit avec vous ? Oui, elle vit avec moi.

Quelle est votre activité principale ? Conducteur de camionnette.

Quel est votre salaire mensuel ? 84 dollars.

Quel est le montant total de vos revenus – y compris le salaire de votre épouse, ainsi que toute autre source de revenus supplémentaire ? 84 dollars. Mon frère et mon père nous aident en nous donnant de la nourriture et d’autres produits.

Combien de personnes vivent chez vous – quels sont vos liens de parenté ? Ma femme, mes quatre filles et moi-même.

Combien de personnes dépendent de votre revenu ou du revenu de votre épouse – quels sont vos liens de parenté ? Cinq – ma femme et mes quatre filles.

Combien dépensez-vous par mois pour la nourriture ? Entre 63 et 74 dollars.

Quel est votre aliment de base principal – combien cela vous coûte par mois ? Le blé qui coûte 16 dollars pour 25 kilos et le riz qui coûte 10,50 dollars pour 15 kilos.

Combien payez-vous pour le loyer ? Je vis dans la maison familiale délabrée, donc je ne paye pas de loyer.

Combien dépensez-vous pour le transport ? Cela dépend du nombre de fois qu’il faut sortir du village, cela varie entre 8 et 16 dollars.

Combien dépensez-vous par mois pour l’éducation de vos enfants ? Rien, car je n’envoie pas mes filles à l’école. Je n’en ai simplement pas les moyens.

Après avoir payé toutes vos factures du mois, combien vous reste-t-il ? La seule charge à payer est l’électricité ; la facture moyenne est de 5 dollars par mois. Il me reste 79 dollars après avoir payé.

Avez-vous, vous ou un autre membre de votre famille, été obligé de sauter des repas ou de réduire les portions de nourriture au cours des trois derniers mois ? Pas vraiment, mais vous devez faire attention en fonction du revenu et de la situation. Nous n’avons jamais eu suffisamment d’argent pour avoir des repas convenables, mais nous nous débrouillons avec seulement un plat de lentilles, un ‘roti’ [sorte de pain] ou quelque chose de similaire.

Avez-vous été obligé d’emprunter de l’argent (ou de la nourriture) au cours des trois derniers mois pour subvenir aux besoins essentiels de votre famille ? Oui, cela nous arrive presque tous les mois.

« Mon père possède 18 acres de terres agricoles, mais qui sont extrêmement dépendantes de la mousson. Nous pouvons récolter si la pluie arrive au bon moment, mais sinon, nous subissons des pertes. Nous avons donc arrêté de les cultiver, après avoir subi de lourdes pertes il y a deux ans.

« Après ça, j’ai trouvé un travail de conducteur. Je transporte des gens et des marchandises à bord d’une camionnette. Je suis payé 8 000 roupies [84 dollars] par le propriétaire du véhicule. Ce n’est pas une grosse somme, mais je ne peux rien faire d’autre. Je n’ai pas suivi d’études. Notre père ne nous a pas envoyés à l’école. En fait, lorsque nous étions en âge d’aller à l’école, l’école du village est restée fermée plusieurs années à cause d’une guerre entre notre tribu et une autre qui a duré plusieurs années et qui a fait de nombreux morts.

« J’ai quatre filles. La plus âgée a à peu près 10 ans et la plus jeune, quatre mois seulement. Je ne les ai jamais envoyées à l’école. Je veux qu’elles étudient, mais je n’en ai tout simplement pas les moyens. Avec des garçons, j’aurais pu me débrouiller, car un garçon peut aller à l’école sans porter de chemise. Mais une fille doit être habillée convenablement. Il y a donc des dépenses supplémentaires pour les filles et je n’ai même pas les moyens de payer les dépenses principales comme les frais, les livres et les uniformes scolaires, etc. Avoir des filles ne me dérange pas. Mais parfois, je demande à Dieu, puisqu’il m’a donné des filles, qu’il me donne aussi les moyens de les élever convenablement.

« De bonnes nouvelles ? Je n’ai pas appris de bonne nouvelle récemment. J’ai la chance de ne pas avoir à payer de loyer, car je possède ma propre maison. Mais elle est dans un état tellement délabré que j’ai souvent envie de la démolir. Elle a été construite il y a des siècles. Mais je sais que je ne pourrais jamais en construire une nouvelle à la place.

« Ma situation ne me permet pas d’acheter de nouveaux habits ou des chaussures à ma famille, même pas pour des fêtes comme l’Aïd. Ma femme et moi portons les mêmes vieux habits et les mêmes chaussures depuis des années. Mais l’an dernier, pour l’Aïd, j’ai emprunté de l’argent pour acheter des vêtements à mes filles. Cela me fait mal au cœur quand je ne peux rien offrir à ma famille. Mon père et mon frère nous aident tout le temps. À chaque fois qu’ils sortent, ils reviennent toujours avec quelque chose pour nous. Je ne sais pas comment je ferais s’ils arrêtaient de nous aider de la sorte.

« Je ne suis pas un fainéant. Je travaille très dur, mais le problème est qu’il n’y a pas de travail disponible à part celui que je fais. Je ne sais pas ce qui arriverait si je mourais aujourd’hui ou si je devenais invalide à cause d’un accident ou autre. Je n’ai pas de plan de secours. Mes enfants grandissent, les dépenses augmentent, mais mon revenu continue de stagner. Je ne peux que m’attendre au pire pour l’avenir ».

kh/ha/cb-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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