Quatre ONG locales et groupes communautaires birmans interviennent auprès des victimes des deux côtés du conflit : Karuna Myanmar Social Services (KMSS), la Metta Development Foundation, la Kachin Baptist Convention (KBC) et la Shalom Foundation.
« Nous sommes pris entre les parties en conflit – C’est le plus grand défi auquel nous sommes confrontés », a dit à IRIN Win Tun Kyi, coordinateur de programme auprès de KMSS, un groupe confessionnel catholique.
« Cela fait déjà dix mois [qu’elles sont déplacées] – ces populations ont beaucoup trop souffert », a dit Sai Sam Kham, directeur exécutif de Metta, qui a indiqué que les besoins de bases incluent la nourriture, les abris, l’eau, l’hygiène et les soutiens psychologiques.
Les Nations Unies estiment que plus de 60 000 personnes ont été déplacées par les combats entre les forces gouvernementales et la KIA depuis la fin d’un cessez-le-feu vieux de 17 ans entre les deux camps en juin 2011.
Depuis 1961, la KIA lutte pour obtenir une plus grande autonomie par rapport au gouvernement central du Myanmar.
Quelque 20 000 personnes déplacées vivent dans les zones contrôlées par le gouvernement et jusqu’à 40 000 sont installées dans les zones tenues par la KIA ; la plupart d’entre elles résident dans des camps, et quelques milliers d’autres seraient accueillies par des membres de leur famille en Chine.
Accès
En dépit du nombre de déplacés, l’accès humanitaire des agences internationales, y compris les Nations Unies, demeure problématique.
Les déplacés présents dans les zones contrôlées par le gouvernement reçoivent davantage d’aide, car les Nations Unies et les agences internationales peuvent les atteindre plus facilement, mais il n’en va pas de même pour les déplacés présents dans les zones tenues par la KIA à proximité de la frontière chinoise, où se trouvent la plupart d’entre eux. Cette situation a conduit les Nations Unies à demander un accès durable aux déplacés à la fin du mois de mars.
Ces contraintes soulignent davantage l’importance des ONG locales qui jouissent d’un accès aux deux zones, indiquent des travailleurs humanitaires internationaux.
« Bien qu’elles aient reçu peu d’aide de la part de la communauté internationale, les ONG locales ont négocié un accès aux zones les plus vulnérables et ont fourni une aide humanitaire vitale », a noté John Prideaux-Brune, directeur de pays de l’organisation humanitaire internationale Oxfam au Myanmar.
« Il ne s’agit pas uniquement de fournir une aide d’urgence. Le fait que ces groupes arrivent à travailler dans les deux zones permettra à terme de réaliser la paix », a dit Shihab Uddin Ahamad, directeur de pays d’ActionAid Myanmar.
D’autres personnes évoquent la manière nuancée, mais non politique dont les groupes locaux considèrent la situation dans le Kachin, et la solidité de leurs relations avec les communautés concernées.
« Les Nations Unies et les ONGI [ONG internationales] ne sont pas dans la même situation. Toutes les ressources devraient donc être rassemblées afin de soutenir les ONG dans leurs efforts, quel que soit l’endroit où elles interviennent », a dit un autre travailleur humanitaire.
Ce n’est pas le cas pour l’instant, et cela pourrait avoir des conséquences alors que la saison des pluies va débuter en mai.
« Aujourd’hui, le financement représente le défi majeur », a dit Sai Sam Kham de Metta, qui prévient qu’en raison des contraintes de financement, elles pourraient être obligées de quitter les zones tenues par la KIA.
« Depuis le début du conflit, nous avons bénéficié d’un accès aux deux zones », a-t-il dit. Malgré cela, l’aide des agences internationales aux groupes locaux comme le nôtre est arrivée très lentement ».
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