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Surmonter les obstacles culturels à l’éducation des filles à Dadaab

Girls in class in Ifo secondary school in Dadaab Moulid Hujale/IRIN
Un ensemble de pratiques culturelles, telles que le mariage précoce et forcé et le travail des enfants, empêchent les filles d’avoir accès à l’éducation dans le complexe de réfugiés de Dadaab, dans l’est du Kenya.

Les enfants de moins de 18 ans comptent pour plus de la moitié de la population de Dadaab, estimée à 463 000 habitants, dont la plupart sont des réfugiés somaliens. Environ 38 pour cent d’entre eux vont à l’école. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la proportion de filles dans les écoles primaires et secondaires du complexe est de 38 et 27 pour cent respectivement. Un tiers des filles de 5 à 13 ans qui habitent le complexe vont à l’école et seulement cinq pour cent des filles de 14 à 17 ans sont inscrites.

Hawa Ahmed, qui est arrivée à Dadaab il y a environ sept mois avec ses six enfants, a dit à IRIN que seuls ses fils allaient à l’école.

Ses deux filles restent à la maison pour cuisiner, laver la vaisselle et aller chercher de l’eau. « C’est déjà suffisant d’apprendre à tenir un foyer », a dit Mme Ahmed en tressant les cheveux de sa fille.

Si les garçons sont généralement encouragés à aller à l’école, les obstacles à l’éducation des filles se maintiennent. Ainsi, un dicton employé par les Somaliens de Dadaab dit qu’une fille doit être soit mariée, soit enterrée.

Halima, 19 ans, a été mariée à un homme plus âgé en 2011 et a dû abandonner l’école secondaire du camp d’Ifo, à Dadaab. Cette mère d’un enfant, désormais divorcée, a dit : « Je suis très déçue. Ma vie est presque détruite. Je ne peux plus aller à l’école, car je dois m’occuper de mon enfant. Je suis déshonorée. »

Selon les autorités, de nombreuses jeunes filles du camp sont mariées contre leur gré à des Somaliens de retour des États-Unis qui ont les moyens de payer une dot considérable.

Selon Faiza Dahir, responsable du programme sur le genre et le développement communautaire de l’organisation non gouvernementale (ONG) CARE, l’excision ou les mutilations génitales féminines et la violence sexuelle et liée au genre représentent elles aussi un problème.

Le système de justice traditionnel somalien, connu sous le nom de « maslaha », entrave la recherche des auteurs de violences liées au genre, « car ils sont protégés par le conseil traditionnel, qui résout toutes les affaires et retire les plaintes faites à la police ».

Mesures incitatives

De leur côté, les organisations humanitaires mettent en place des projets visant à inciter les filles à s’inscrire à l’école et à poursuivre leur scolarité.

À titre d’exemple, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) offre chaque mois des bons pour l’achat d’un demi-kilo de sucre aux filles qui assistent à 80 pour cent de leurs cours. CARE fournit également des serviettes hygiéniques aux adolescentes afin de limiter l’absentéisme pendant les règles.

Windle Trust Kenya propose des cours supplémentaires et de rattrapage aux filles inscrites en dernière année de primaire, tandis que l’Organisation africaine de développement et d'urgence (ADEO) leur fournit des lampes solaires.

Celles qui parviennent à fréquenter les écoles des camps annexes d’Ifo-2 et de Kambioos (ouverts en 2011 pour accueillir l’afflux de réfugiés somaliens fuyant la faim et la violence) se retrouvent dans des classes surchargées avec des moyens limités. Certains élèves doivent s’asseoir par terre en raison du manque de pupitres.

« Nous nous sommes battus pour demander un espace d’apprentissage pour les enfants et avons immédiatement mis en place des écoles primaires dans le camp annexe d’Ifo pour accueillir le plus d’enfants possible », a dit à IRIN Fanuel Rendiki, coordinateur de l’éducation du camp d’Ifo pour l’ADEO.

Des organisations humanitaires telles que CARE et Save the Children ont également entamé un programme d’apprentissage accéléré pour enseigner les bases du calcul et de l’alphabétisation aux réfugiés.

L’organisme de coordination des jeunes réfugiés participe à la fourniture de matériel scolaire. « Nous avons distribué plus de 2 500 manuels d’exercice aux enfants de Kambioos. Nous prévoyons de faire la même chose à Ifo-2 », a dit à IRIN Aden Tarah, membre du comité des jeunes.

mh/aw/cb-gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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