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L’incitation à mener une vie plus saine risque de ne pas être entendue

Patients receiving treatment in Ankavandra, about 230km west of the Madagascan capital Antananarivo Guy Oliver/IRIN
Patients receiving treatment in Ankavandra, about 230km west of the Madagascan capital Antananarivo
De nouvelles directives concernant les bonnes pratiques pour lutter contre les maladies non transmissibles (MNT) pourraient prévenir jusqu’à 15 pour cent des décès évitables sur les 20 prochaines années. Toutefois, selon les experts en économie et en santé, elles auront peut-être du mal à se faire entendre dans les pays qui s’efforcent déjà de faire face aux maladies transmissibles, à la mortalité maternelle et infantile et d’autres problèmes de santé publique.

« Pour de nombreux pays, cette question des MNT est un fardeau supplémentaire qui nécessite de notre part, disent-ils, un investissement financier et nous ne sommes pas en situation de pouvoir mobiliser d’autres ressources, » a dit à IRIN Olivier Raynaud, directeur de la santé et des industries de santé au Forum économique mondial (WEF) dont le siège est en Suisse.

« Ce que dit ce rapport, c’est : “Attention ! Si vous ne mobilisez pas de ressources aujourd’hui, pourrez-vous vous permettre demain ce qu’il vous en coûtera de ne pas avoir fait le nécessaire ?” »

Le WEF et l’Ecole de santé publique de Harvard ont publié le 18 septembre deux rapports qui analysent les conséquences économiques – en particulier dans les pays à faible et moyen revenu – d’une augmentation non contrôlée de la prévalence des MNT et les mesures que doivent prendre ces pays pour prévenir ces maladies. Leur publication marque le début d’une conférence de deux jours organisée par l’ONU sur les MNT ; elle coïncide avec l’ouverture de la session d’automne de l’Assemblée générale.

L’impact économique potentiel des maladies cardiovasculaires, des cancers, des maladies respiratoires chroniques et du diabète est considérable : le traitement de ces maladies et les soins aux patients vont coûter au monde 47 trillions de dollars dans les 10 années à venir et ces maladies vont provoquer une hausse de 17 pour cent de la mortalité.

On sait déjà que les MNT provoquent quelque 36 millions de décès par an, dont neuf millions sont des personnes de moins de 60 ans.

On peut s’attendre à ce que les pays en développement doivent supporter le fardeau de la majorité de ces décès.

La mise en place de mesures contribuant à éviter cette évolution revient beaucoup moins cher : 11,4 milliards de dollars annuels pour créer un ensemble soutenable de bonnes pratiques, notamment l’augmentation des taxes sur le tabac et l’alcool, des lieux publics non-fumeurs et des campagnes de sensibilisation sur l’alimentation et l’exercice physique.

Tirer le maximum des ressources

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Mais Dan Chisholm, économiste à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), admet que cet ensemble de mesures, qui ne comprend aucun objectif spécifique de financement international ni aucune stratégie budgétaire nationale, pourrait être difficile à faire passer, car « il a fallu un certain temps pour comprendre la véritable ampleur du problème.

« Il existe toujours des priorités qui sont en concurrence ; si par exemple vous avez un pays africain à revenu faible qui se débat dans une terrible épidémie de VIH ou qui connaît des taux élevés de mortalité infantile ou maternelle, c’est très difficile de choisir comment investir votre argent qui est déjà en quantité si limitée, » a expliqué M. Chisholm qui a aidé à présenter les rapports. « Je suppose que c’est juste une question de sensibiliser [le public] aux conséquences des MNT et qu’il faut incorporer [les mesures] dans un calendrier de développement. »

Thobeka Madiba-Zuma, Première Dame d’Afrique du Sud, a soulevé des problèmes plus généraux dus à la disparité économique, indiquant ainsi que les personnes qui vivent dans des bidonvilles ne peuvent pas aisément faire de l’exercice ni avoir un accès régulier à une nourriture saine.

Des réseaux et des organisations de la société civile ont indiqué également que les rapports omettaient de prendre en compte le genre de défi que représentent par exemple les liens entre les gouvernements et les producteurs de tabac et d’alcool ou le manque de personnel médical dans de nombreux pays à revenu faible.

« Ce qu’il nous faut pour faire face à cette crise, c’est le genre d’action que nous avons menée avec le paludisme, la tuberculose et le VIH, » a dit Jonathan Brown, vice-président de la Fédération internationale du diabète. « Nous devons réutiliser ces modèles et mettre en place des locaux non-médecins, pour assurer le suivi de la situation.

« Les façons d’aborder le problème sont multiples et elles ne coûtent pas nécessairement cher ; elles n’ont pas à être un fardeau. Nous devons juste nous y mettre. »

La conférence sur les MNT doit adopter un « document final tourné vers l’action » qui reconnaisse les risques économiques et sociaux des MNT et recommande [la mise ne place]« de politiques et de plans de prévention et de contrôle nationaux et multisectoriels » des MNT d’ici 2013.

La conférence a aussi souligné la question des désordres mentaux et psychologiques, présentés comme des MNT périphériques, mais qui causent néanmoins d’importantes pertes financières et sont souvent liés aux quatre grandes maladies de base.

« Avant le Sommet des Nations Unies, vous auriez pu vous rendre dans un pays et demander “Quels sont vos plans pour les MNT ?” et on vous aurait répondu : “Quelles MNT ?”, » a dit M. Raynaud.

« Cette conférence va permettre la discussion et amener diverses nations à établir un plan. C’est un début. »

al/mw – og/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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