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Situation « catastrophique » dans la région des Montagnes de l’Ouest

An injured man from Misrata is met by a team of paramedics and doctors from International Medical Corps after arriving in Benghazi on an IOM ship Kate Thomas/IRIN
Selon des travailleurs humanitaires et des locaux, les affrontements entre les troupes gouvernementales et les forces de l’opposition dans la région des Montagnes de l’Ouest (Al Djabal al Gharbi), en Libye, ont bloqué l’accès à des milliers de déplacés, aggravant ainsi la situation humanitaire.

Depuis le mois d’avril, au moins 40 000 personnes ont fui les combats dans la région. Selon Adrian Edwards, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de    8 000 personnes – des Berbères ethniques, pour la plupart – sont arrivés la semaine dernière à Dehiba, un point de passage vers la Tunisie. La majeure partie d’entre eux sont des femmes et des enfants et sont arrivés les mains vides.

D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), les combats ont perturbé l’approvisionnement en denrées essentielles de Yafran, Qalaa et d’autres villes, ce qui soulève des préoccupations quant aux conditions de vie de la population. On rapporte également des pénuries de médicaments, de personnel médical et de nourriture.

Selon Giamal Dorman, un travailleur humanitaire de l’organisation caritative libyenne el-Hurra, la situation dans la région est devenue « catastrophique ». El-Hurra est l’une des nombreuses organisations qui envoient des denrées alimentaires, des vêtements, des jouets et un « hôpital portable » dans les camps de réfugiés.

Wasim Sultan, coordonnateur du programme d’éducation d’Islamic Relief, a dit à IRIN que son organisation prévoyait d’envoyer un convoi d’aide à Yafran et Qalaa dès qu’elle obtiendrait l’autorisation nécessaire. Pour le moment, les forces gouvernementales contrôlent les deux villes et en interdisent l’accès, a-t-il ajouté.

Au moins 1 500 déplacés se sont réfugiés au camp de Ramada, en Tunisie, à environ 25 kilomètres de la frontière libyenne. Là, deux hommes d’Ar-Riyana, une petite ville située près de Nalut, ont dit à IRIN qu’ils avaient été contraints de quitter leur maison au pied levé.

« Nous avions peur de ce qui arriverait à nos enfants, et nos noms figuraient sur une ‘liste noire’ », a dit un père de jeunes enfants. Les deux hommes ont également ajouté que des têtes de bétail avaient été tuées et que l’eau était coupée depuis trois mois.

« Nous n’avons pas quitté notre maison pendant 25 jours à cause des tirs de roquettes », a dit une femme de Zintane, une ville contrôlée par les forces de l’opposition et située dans la région des Montagnes de l’Ouest. Une autre jeune femme de Qalaa a raconté avoir vu des soldats verser du pétrole dans des puits. « Si nous étions restés, nous serions morts de faim », a-t-elle ajouté.

D’après International Medical Corps (IMC), certaines informations indiquent que les forces gouvernementales auraient empoisonné les puits où s’approvisionnent les habitants de Nalut.

« Ils n’ont pas de nourriture, pas d’électricité, pas d’aide médicale », a dit à IRIN une mère de quatre enfants qui a quitté Zintane avant l’entrée des forces gouvernementales dans la ville et vit maintenant au camp de Ramada.

Les familles se demandent combien de temps ils devront rester au camp. « Il y a du nouveau ? », a demandé Intisar Masoud, une mère de trois enfants originaire de Nalut. « Combien de temps va-t-on devoir rester ici ? Une autre semaine, un autre mois ? »

Missiles

Selon certaines informations, plus de 50 missiles Grad tirés par les forces gouvernementales auraient atterri à Zintane, a indiqué l’IMC le 6 mai. Des tirs de roquettes et d’artillerie ont également eu lieu en périphérie de Nalut. Les missiles Grad, de conception soviétique, n’ont pas de système de guidage et leur portée peut atteindre 40 kilomètres.

D’après Human Rights Watch (HRW), les déplacés brossent tous un tableau semblable des forces gouvernementales libyennes tirant sans distinction sur les villes et les villages de la région. « L’échelle des tirs de roquettes et d’artillerie, qui ont endommagé des mosquées, des maisons et ont atterri près d’hôpitaux, suggère que le gouvernement n’a fait que peu ou pas d’efforts pour se concentrer sur des cibles militaires », a dit Nadya Khalife, de HRW.

« Les réfugiés ont dit que les attaques des forces gouvernementales depuis l’extérieur de Nalut, Takut et Zintane avaient endommagé des mosquées, des installations de distribution d’eau, des maisons et une école, et que des obus avaient atterri à l’extérieur de deux hôpitaux », a-t-elle ajouté.

Derza Moncef, directeur des services d’urgence à l’hôpital tunisien de Tataouine, à environ 100 kilomètres de Dehiba, a dit à HRW que l’hôpital avait traité au moins cinq réfugiés libyens par jour depuis le 7 avril.

Avant le début des combats, provoqués par les manifestations anti-gouvernementales de février dernier, Zintane, une ville principalement peuplée par des Arabes, comptait 40 000 habitants. Nalut et Takut, où la majorité des habitants sont berbères, étaient peuplées de 93 000 et 10 000 personnes respectivement. Les Montagnes de l’Ouest portent également le nom de montagnes de Nefusa.

Le droit humanitaire internationale interdit aux diverses parties à un conflit de prendre pour cible des civils ou des installations civiles, ou de mener des attaques qui ne font pas de distinction entre civils et combattants.

« Les forces doivent prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les dommages à la population civile, notamment en évitant le déploiement dans des zones fortement peuplées et en s’assurant que toutes les cibles sont militaires », a indiqué l’organisation de défense des droits humains.

ys/eo/mw-gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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