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« La pire sécheresse de toute ma vie »

Cows eating the entrails of a dead cow, in drought-stricken central Somalia WOCCA
Dans la région de la Moyenne Shabelle en Somalie, des responsables et des travailleurs humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation désespérée de villageois frappés par la sécheresse et ayant un besoin urgent de nourriture et d’eau.

« Nous connaissons la pire sécheresse depuis des décennies ; depuis le début du mois de mars, nous avons enterré 54 personnes qui sont mortes des effets de la sécheresse, dont sept d’entre elles aujourd’hui [20 avril] », a dit Ali Barow, responsable de la petite ville de Guulane, à 220 kilomètres au nord-est de Mogadiscio, la capitale somalienne.

M. Barow a dit que Guulane et les villages environnants de Eil Barwaaqo, Hirka Dheere et Hagarey, soit une population de 20 à 25 000 personnes, souffraient des effets d’une sécheresse prolongée.

Il a dit qu’une organisation non gouvernementale (ONG) locale avait mis en place une livraison d’eau par camion, mais que cela n’était pas suffisant et « que cela n’atteignait pas la majorité des habitants. Ils ont fait de leur mieux mais ils n’avaient plus d’argent avant d’arriver à faire une grande différence ».

Abukar Abdulahi Tifow, le directeur pays de Women and Child Care Organization (WOCCA) (Organisation Humanitaire pour les Femmes et les Enfants), une ONG locale, s’est rendu dans certains des villages, et il a dit à IRIN que la situation était désespérée. « Ce que nous avons vu était déprimant ; certains parmi les villageois mangeaient des baies sauvages et ils cuisinaient du ‘garaz’ [un haricot jaunâtre normalement consommé par les animaux durant une sécheresse] ; c’était la seule nourriture qu’ils avaient ».

M. Tifow a dit que son organisation avait livré de l’eau par camion pour 1 420 familles (soit environ 8520 personnes) durant les quatre semaines qu’ils ont passé là-bas. « Malheureusement, il y en a beaucoup plus que nous n’avons pas pu atteindre. Nous n’avions tout simplement plus d’argent ».

Il a dit que tous les points d’eau de la région étaient à sec. « Les points d’eau qui restent sont impropres à la consommation humaine, mais les gens sont désespérés et ils boiraient n’importe quoi ».

M. Tifow a dit que presque tous les décès étaient liés à l’eau. « La plupart d’entre eux est mort de diarrhée aqueuse aigüe qui a été causée par la consommation d’eau contaminée ».

Alasow Sharey Bool, 80 ans, a dit que les gens et le bétail étaient en train de mourir dans la région. « Pendant les 80 années [de ma vie], je n’avais jamais vécu ce que je vois en ce moment. C’est la pire sécheresse dont j’ai été témoin durant toute ma vie ».

M. Bool a dit qu’il avait vu des animaux qui essayaient de manger les entrailles d’animaux morts : « La situation est très désespérée à ce point ».

Il a dit que durant les trois dernières années, la région avait connu très peu de pluie, voire aucune pluie. « Ce qui rend tout ça encore pire, c’est que nous n’avons plus de réserves. Nous ne nous sommes pas encore remis de la dernière sécheresse et maintenant celle-ci semble durer pour toujours ».

« Nous avons eu des problèmes de pénuries alimentaires et d’eau mais je n’avais jamais rien vu de semblable à cela », a dit M. Bool, exhortant les agences humanitaires à apporter de l’aide.

Un journaliste local a dit, sous couvert d’anonymat, « La région entière [Moyenne Shabelle] souffre d’une conjonction entre une sécheresse sévère et des prix incroyablement élevés pour les denrées les plus basiques, et elle a besoin d’aide ».

Selon les estimations des Nations Unies, au moins 2,4 millions de Somaliens ont besoin d’aide dans le pays, et un autre 1,4 million de personnes est déplacé.

ah/js/mw-sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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