Quelque 21 577 arrivants ont été recensés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au cours du premier trimestre 2011 (contre 9 439 à la même période en 2010, et 16 932 en 2009). Il s’agit des statistiques les plus élevées depuis 2008.
Depuis le mois de février, des manifestations contre le président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis de nombreuses années, ont lieu dans l’ensemble du Yémen, et plus d’une centaine de personnes ont été tuées.
« Je ne sais pas comment le gouvernement peut assurer la protection de ce nombre croissant d’immigrés clandestins et de réfugiés qui arrivent de la Corne de l’Afrique alors qu’il peine à protéger ses propres citoyens », a déclaré Mohammed al-Fuqmi, rapporteur du Comité national des affaires relatives aux réfugiés, un organe public.
On constate, d’après les statistiques, une diminution du nombre de Somaliens, mais une augmentation du nombre d’Ethiopiens.
Contrairement aux Somaliens, qui tendent à entreprendre le périlleux voyage d’une durée de 35 heures entre le port de Bosasso, dans le nord de la Somalie, et la côte sud du Yémen, la plupart des Ethiopiens gagnent le Yémen via Djibouti -un trajet de 10 heures au maximum, bien plus court, selon Ahmad Akam, un Yéménite, garde-côte dans la ville portuaire de Mukha.
« Leurs trajets par la mer sont moins risqués, comparés aux voyages plus aventureux de ceux qui arrivent de Bosasso », a-t-il dit à IRIN.
Les raisons de l’afflux
Pour Ame Abdu Shabo, président de la Communauté oromo réfugiée au Yémen, l’afflux de plus en plus important d’Ethiopiens s’explique par le conflit en cours dans la région d’Oromia. Certains des nouveaux arrivants, a-t-il ajouté, ont été harcelés par des Yéménites armés qui leur réclamaient de l’argent, dans le village de Dabab, près de la côte sud-ouest, dans le gouvernorat de Taiz.
« Nous avons découvert que quatre femmes et un homme oromos [avaient été] retenus en otage pendant plus d’une semaine par des hommes armés à Dabab », a-t-il expliqué. « Ils exigeaient de chacun d’entre eux une rançon de 300 dollars. Les quatre se sont plaints d’avoir été torturés et battus chaque jour par leurs ravisseurs parce qu’ils ne pouvaient pas payer ».
Selon Jamal al-Najjar, assistant de communication au HCR, l’organisme suit l’affaire, portée à l’attention des autorités publiques de Taiz.
Selon les estimations officielles du gouvernement yéménite, le pays compte au total plus de 700 000 réfugiés et immigrés clandestins africains.
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