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Difficultés d’accès aux zones d’affrontement

Aljalaa Hospital, Benghazi. A patient in the trauma section receives care from a Libyan doctor. Feb 2011 Gratiane De Moustier/IRIN
Aljalaa Hospital, Benghazi. A patient in the trauma section receives care from a Libyan doctor
Selon des responsables de l’aide humanitaire, des mécanismes doivent rapidement être mis en place pour assurer l’accès des travailleurs humanitaires aux millions de Libyens pris au cœur des combats.

« Dites-leur de bien vouloir ordonner un cessez-le-feu », a dit à IRIN par téléphone Muftah Etwileb, directeur des relations internationales du Croissant-Rouge libyen. « Nous avons surtout besoin d’accéder aux zones où des affrontements ont toujours lieu afin de pouvoir évaluer la situation et apporter l’aide nécessaire ».

Certaines organisations humanitaires ont pu atteindre des zones de l’est de la Lybie qui sont maintenant largement sous le contrôle de l’opposition. « Notre antenne à Misrata [dans l’est] peut apporter son aide aux hôpitaux. Nous n’avons aucun problème d’accès dans les zones où il n’y a pas de violence », a dit M. Etwileb. « Nous ignorons cependant l’état de la situation dans les zones d’affrontement, où notre personnel ne peut se rendre pour des raisons de sécurité ».

Selon Abdel Karim Bansali, directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), une solution serait de créer un « couloir humanitaire » entre la Tunisie et Tripoli. Cela permettrait de faire entrer un convoi d’ambulances et les travailleurs humanitaires pourraient effectuer rapidement des évacuations et évaluer la situation.

« On nous dit qu’il y a beaucoup de blessés et une pénurie de fournitures médicales [dans les zones touchées par les violences]. La création d’un couloir humanitaire pourrait permettre aux médecins de se déplacer », a dit M. Bansali. « Nous travaillons actuellement dans une situation d’incertitude variable ».

La création d’un couloir humanitaire exige cependant l’accord de toutes les parties au conflit, et les contacts opérationnels entre le gouvernement libyen et les organisations humanitaires internationales sont jusqu’à maintenant assez limités. L’accès des organisations humanitaires internationales aux zones situées dans l’ouest de la Libye, qui se trouve sous le contrôle du gouvernement, est très restreint.

Save the Children, Merlin, Islamic Relief, Action Contre la Faim (ACF) et Christian Aid estiment que quatre millions de personnes, dont au moins un million d’enfants, se trouvent dans des zones inaccessibles. Il est difficile de dire à quel point ils sont vulnérables.

« On ne peut tout simplement pas abandonner des millions de personnes à leur triste sort dans les zones les plus dangereuses de la Libye », a dit Gareth Owen, directeur du département d’urgence de Save the Children, dans une récente déclaration commune. « Nous ne pouvons qu’imaginer à quel point cela doit être terrifiant pour les enfants d’être pris au piège sous les tirs nourris, sans nulle part où aller ».

« Une crise humanitaire se profile peut-être dans l’ouest du pays et, pour l’instant, nous n’avons aucun moyen d’aider les habitants, car nous ne pouvons pas les atteindre... Il faut nous donner un accès indépendant aux zones touchées pour que nous puissions faire notre travail humanitaire et aider les familles prises au cœur de ce conflit ».

Dalal Najjar, responsable du programme de réponse de Merlin, a dit : « Les habitants de la Libye sont pris dans une zone d’affrontement armé. Ils ont immédiatement besoin d’une aide chirurgicale, de fournitures médicales et de cliniques mobiles. Merlin demande un accès urgent pour répondre à cette crise qui s’accentue ».

Patrick Yaw, a migrant worker from Kumasi in Ghana at the Libya-Tunisia border
Photo: Kate Thomas/IRIN
Si des milliers de travailleurs immigrés comme Patrick Yaw, de Kumasi, au Ghana, ont quitté la Libye, des millions de Libyens sont toujours pris au cœur des combats (photo d’archives)
Pénuries


International Medical Corps (IMC), dont les équipes ont atteint les villes d’Ajdabiya, de Brega et d’Albethnan, à l’est du pays, ont remarqué de graves pénuries de personnel soignant, de matériel chirurgical et d’eau. À Ajdabiya, des milliers de personnes avaient fui, certaines vers Albethnan. À Al Butwen, l’équipe a trouvé environ 25 000 personnes déplacées. Le centre de santé local manquait cruellement de fournitures médicales et d’eau et n’avait pas d’électricité.

« Nous n’avons pas d’informations concrètes sur la situation humanitaire en Libye, mais nous savons que quand le conflit fait rage, des habitants sont déplacés hors de leur communauté », a remarqué Elizabeth Ferris, de la Brookings Institution.

« Ils essaient d’échapper aux violences en changeant de ville, souvent à l’intérieur de leur pays, devenant ainsi des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP). Puis, s’ils ne trouvent pas de lieu sûr ou d’aide, ils continuent. Si les gens quittent la Libye, où vont-ils aller ? »

Ces derniers jours, la réponse humanitaire s’est intensifiée dans l’est. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a envoyé deux convois de fournitures médicales à Benghazi par l’intermédiaire du Croissant-Rouge égyptien et du Croissant-Rouge libyen. Le HCR ne peut cependant pas fournir de l’aide à d’autres régions de la Libye en raison de difficulté d’accès, a dit un porte-parole, le 25 mars.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni plus de 1 500 tonnes de nourriture dans l’est de la Libye – suffisamment pour nourrir plus de 100 000 personnes pendant un mois. Cette semaine, le PAM a pu faire parvenir cette nourriture par camion à Benghazi et la stocker dans des entrepôts sécurisés de la ville.

« Nous sommes très préoccupés par la protection des civils et le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a dit le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, le 28 mars. « J’appelle encore une fois au respect total du droit international humanitaire et des droits de l’homme par toutes les parties au conflit ».

Le droit international humanitaire exige des parties belligérantes de permettre le passage rapide et sans encombre de secours humanitaires destinés aux personnes civiles dans le besoin. Les parties doivent également « assurer au personnel de secours autorisé la liberté de déplacement essentielle à l’exercice de ses fonctions ».

jk/eo/cb-og/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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