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Sophie Ndotah, « Chez nous, il n’y a plus rien et il n’y a personne pour s’occuper de nous »

Sophia Ndota Caterina Pino/IRIN
Après plusieurs années de crise, le système de santé centrafricain est aujourd’hui en piteux état. En République centrafricaine, on compte en effet un médecin pour 3 000 habitants et un infirmier pour 1 000, et 37 pour cent de la population doit parcourir en moyenne 10 kilomètres à pied pour se rendre au centre de santé le plus proche.

L’hôpital de N’délé, dans la préfecture de Bamingui Bangoran, dans le nord du pays, pourrait presque être considéré comme l’exception qui confirme la règle. Le centre, dont une aile n’est toujours pas en service, et dont la cuisine, les latrines et l’entrepôt sont encore en construction, a été réhabilité dernièrement. Il est toutefois relativement opérationnel et accueille chaque jour, en moyenne, une centaine de patients venus pour des consultations.

Néanmoins, en raison des attaques fréquentes menées par les rebelles, qui prennent pour cible les médecins, l’hôpital manque toujours de personnel : il compte à peine quatre médecins, cinq infirmières, huit assistants et deux sages-femmes.

Sophie Ndotah*, 35 ans, vient de Djamassinda, un village situé à 25 kilomètres de N'délé sur l’axe Miamani-Golongosso. Elle a marché une journée entière pour venir à l’hôpital rendre visite à son mari, emmené à N’délé la semaine précédente.

« J’ai laissé mes cinq enfants à la maison. Comme mon mari n’était toujours pas revenu après une semaine à N’délé, j’ai commencé à m’inquiéter », a-t-elle dit à IRIN.

« Cela fait trois ans qu’il est malade et personne ne pouvait nous dire ce qu’il avait. Il y a une clinique à Djamassinda, mais les médicaments n’ont rien fait alors j’ai conseillé à mon mari de venir ici.

« Je n’étais jamais allée à l’hôpital avant. Je n’ai jamais été malade et j’ai toujours accouché à la maison.

« Depuis trois jours, je dors dehors sous un arbre avec d’autres femmes qui sont aussi là pour rendre visite à leur famille.

« On est comme une petite famille. On cuisine, on boit, on se lave et on dort ensemble ici. Et dès que nous le pouvons, nous allons voir nos proches, dans les différents services de l’hôpital.

« J’ai dû laisser mes enfants seuls à la maison. Le benjamin, qui a cinq ans, est malade, et il n’y a personne pour s’occuper de lui.

« Je n’ai pas pu les emmener avec moi. J’avais peur qu’on nous attaque ou qu’on nous vole en chemin. Je ne risquerais pas la vie de mes enfants.

« Je viens d’apprendre que mon mari a le VIH et ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’une fois de retour chez nous, il n’y aura plus personne pour nous aider.

« J’aimerais bien pouvoir rester ici avec mes enfants, même sous un arbre, pour m’occuper de mon mari. Chez nous, il n’y a plus rien et il n’y a personne pour s’occuper de nous ».

*Un nom d’emprunt

cp/mw – nh/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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