« Nous attendions un rendement d’environ 2,75 millions de tonnes métriques des récoltes allant de mars à avril », a dit à IRIN Kulugammanne Karunathileke, secrétaire général du ministère de l’Agriculture. « Après les fortes pluies, nous n’obtiendrons qu’environ 1,75 million ».
M. Karunathileke, responsable haut placé au ministère, a dit que le pays attendait une récolte exceptionnelle – jusqu’à ce que les inondations, qui ont débuté en janvier, aient recouvert d’eau les champs de riz pour une durée allant jusqu’à 11 jours. Les régions les plus durement touchées sont les districts d’Ampara, de Batticaloa, de Polonnaruwa et de Trincomalee, situés à l’est, et le district d’Anuradhapura au Centre-Nord. Ils totalisent, ensemble, une récolte allant à plus de 1,2 tonne.
Sur les 700 000 hectares cultivés durant cette saison, plus de 200 000 ont été détruits, a dit M. Karunathileke.
Des experts spécialisés dans la production du riz ont averti que les rendements seraient également peu élevés dans des régions qui n’ont pas été directement touchées par les inondations.
« Les dommages indirects sont la propagation de maladies fongiques qui feront baisser les récoltes même dans des régions à l’extérieur des zones d’inondations », a dit Nimal Dissanayake, directeur de l’Institut de recherche et de développement sur le riz (RRDI).
Pendant ce temps, l’impact sur les stocks de riz et sur les prix se fait déjà ressentir, et le Programme alimentaire mondial (PAM) doit désormais acheter des fournitures à des prix plus élevés à cause du manque de réserves et à cause des usines inondées.
Le riz, une denrée de base dans le régime alimentaire au Sri Lanka, fait partie des rations qui sont fournies par le PAM aux 500 000 victimes des inondations, en tant qu’aide immédiate.
« Nous avons fait une demande auprès du gouvernement pour importer du riz pour les rations du PAM », a dit Devesh Shankhdhar, responsable des achats du PAM au Sri Lanka.
Le PAM a averti que les prix des légumes pourraient également augmenter.
Stockage
Le 10 février, le gouvernement a averti que les marchands vendant du riz à des prix plus élevés que ceux fixés par les autorités seraient poursuivis, et il a mis en même temps sur le marché un stock-tampon de 25 000 tonnes.
M. Kulathileke, secrétaire général au ministère de l’Agriculture, a dit que le gouvernement voulait empêcher les grossistes de stocker du riz. « Nous avons vu cela arriver, lorsque les stocks sont bas. C’est quelque chose sur lequel nous devons garder un œil ».
Selon le RRDI, en 2010 les stocks de riz dans le pays s’élevaient à environ 400 000 tonnes.
« Si ces stocks deviennent disponibles, nous pouvons contrôler les prix jusqu’en juin ou juillet sans pénuries », a dit M. Dissanayake.
Le gouvernement prévoit aussi de décaler la deuxième saison des récoltes, dite ‘yala’, qui tombe habituellement entre mars et septembre.
Ces dernières années, la récolte ‘yala’ a eu des rendements élevés. La récolte ‘yala’ est cultivée en utilisant de l’eau d’irrigation, et M. Dissanayake a averti que son succès dépendrait fortement de la vitesse à laquelle les réseaux d’irrigations pourraient être réparés.
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