Au début du siècle, l’Angola a réussi à éradiquer la poliomyélite durant trois années consécutives, mais une souche du virus courante en Inde est réapparue dans l’Angola en 2005 et s’est depuis répandue à travers les pays voisins : Namibie, République Démocratique du Congo et République du Congo. En 2010, 32 personnes en Angola ont contracté cette maladie très contagieuse, incurable, qui peut entraîner une paralysie totale en quelques heures.
« L’éradication de la polio est un objectif mondial ; si nous échouons dans un pays, alors l’ensemble du programme échoue », a dit Jos Vandalaers, responsable des programmes d’immunisation mondiaux du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), à IRIN par téléphone depuis Luanda.
Le système de santé de l’Angola, qui est toujours en train de se remettre d’années de guerre, n’est arrivé à vacciner qu’environ un tiers des enfants contre la poliomyélite en 2009. Selon l’UNICEF, des campagnes supplémentaires de vaccination ont été victimes d’un manque de personnel, de capacité technique et de planning, particulièrement à Luanda où se sont concentrés la plupart des cas de poliomyélite durant ces dernières années.
Depuis la guerre, la population de Luanda est en pleine expansion, et de nombreuses personnes venant de la campagne vivent dans des conditions d’exiguïté, avec un accès restreint à l’eau et aux installations sanitaires. De telles conditions sont idéales pour répandre la poliomyélite, qui se transmet par contact fécal-oral.
Durant une réunion le 24 janvier avec Anthony Lake, directeur exécutif de l’UNICEF, et Tachi Yamada, président du programme de santé mondiale de la Fondation Gates, José Eduardo dos Santos, le président de l’Angola, a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour éradiquer la poliomyélite.
« L’éradication de la poliomyélite est un objectif mondial ; si nous échouons dans un pays, alors l’ensemble du programme échoue » |
Compte à rebours final
Tim Pederson, de la Fondation Gates qui a donné plus d’un milliard de dollars dans le monde pour l’éradication de la poliomyélite et a engagé des fonds pour la campagne nationale en Angola, a souligné que les efforts pour débarrasser le monde de la poliomyélite étaient « au bord du succès. Il y a eu une réduction de plus de 99 pour cent des cas depuis 1998 », a-t-il dit à IRIN. « C’est le dernier effort, et on s’arrête pas de courir avant quelques mètres de la fin d’une course».
Il a ajouté qu’investir dans la surveillance de la poliomyélite et dans les programmes de vaccination « prépare le cadre pour d’autres vaccins et pour combattre d’autres maladies que l’immunisation peut prévenir ».
La Fondation Gates et d’autres partenaires ont accepté de soutenir le gouvernement angolais pour améliorer la délivrance de programmes de vaccination, mais M. Vandalaers de l’UNICEF a dit que le succès de la campagne nationale contre la poliomyélite allait dépendre de ses dirigeants.
« Il n’y a que le gouvernement qui peut fournir ce programme », a-t-il dit. « Nous ne sommes là que pour aider à combler les lacunes ».
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